Pour son grand retour au cinéma après 4 longues années d’absences, David Fincher choisi d’adapter le livre best-seller de Gillian Flynn "Les Apparences". Pour correspondre parfaitement et ne pas entacher le livre, le metteur en scène de Fight Club fait directement appel à l’auteur pour concevoir le scénario.

La touche de Fincher se ressent dès les premières secondes par son montage d’exception et sa mise en scène perfectionniste. L’intégralité de la réalisation est maitrisé et ingénieuse comme à l’habitude de le faire Fincher. C’est consternant, à quel point Fincher est à l’apothéose de sa carrière, chaque touche de ses précédentes réalisations se ressent. Le rythme lent instauré par The Social Network, l’enquête mené dans Zodiac, les situations délicates d’un couple auprès des journalistes de House Of Cards ou encore sa critique personnelle de la société moderne émise dans Fight Club. Le suspense créé autour de l’intrigue principale n’est jamais perceptible tellement le tout est dirigé d’une main de maitre. On ressent tellement dans tous ses films que Fincher pourrait ainsi partir en retraite en signant son dernier chef d’œuvre qui immisce dans l’histoire de sa filmographie.

Pour réussir un tel exploit Fincher ne pouvait se permettre de choisir un casting de moindre qualité, c’est pourquoi il a fait appel à Ben Affleck et Rosamund Pike pour les rôles principaux. Que cela soit pour les acteurs principaux ou secondaires, chacun excellent dans leur jeu, ou encore la direction artistique qui est fabuleuse d’intensitée et de réalisme. Affleck et Rosamund signent clairement leurs meilleures interprétations, chaque émotions ou suspense se ressent constamment (oscar pour Rosamund ?).

Sans signer un des nombreux twists qu’a pour habitude de réaliser Fincher, le suspense est constant jamais le spectateur ne sait sur quel chaises se balancer, malgré un rythme lent, l’attention ne se perd jamais. Notamment grâce à une qualité d’écriture des scènes et des dialogues dignes des plus grands romanciers. La relation de couple créée ici est inédite et fraiche, elle change des clichés habituels sur cette relation pourtant pas si anodine que ça.

A chaque mots sortis de la bouche de chaque acteurs se ressent une perpétuelle satire de la société moderne, par le contrôle total des médias sur le système, toutes les influences et l’opinions du peuple se retourne constamment vers le regard que porte les médias. Fincher et Flynn montrent ici comment il est simple de manipuler l’audimat par le biais de simples réseaux sociaux, émissions télévisées ou accès de manipulation médiatique. Jamais un film auparavant n’avait su traiter la relation de couple si intensément, tout y passe, le spectateur peut se mettre à la place des personnages principaux pendant une large partie de l’intrigue, que ce soit dans les pures moment de bonheur ou la déchéance des malheurs du couple. La dualité entre les deux acteurs du mariage est constante jusqu’à offrir des moments des plus intimes à la relation. La partie narrative à son importance, elle offre le choix vers laquelle va se diriger les spectateurs pour en déduire le fin mot de l’histoire. Le scénariste se balade sans aucun problème dans l’écriture quasi parfaite du film et à aucun moment un mauvais choix ou un défaut ne vient s’immiscer dans sa création.

Pour la photographie Fincher fait encore appel à Jeff Cronenweth son chef opérateur favori. Pour réaliser des plans d’exceptions il décide d’utiliser pour la première fois des caméras RED 6 k, la particularité de celle-ci est d’offrir des plans d’une qualité époustouflante, en plus de son talent à savoir ou placer la caméra, l’ensemble crée une atmosphère maussade et inspirée au possible.

Au vu de leurs récompenses pour The Social Network, Fincher n’a pas du hésiter longtemps avant de faire de nouveau appel à Trent Reznor et Atticus Ross pour la composition sonore de Gone Girl. Ils créent alors une OST des plus oppressantes s’alliant parfaitement à la dynamique du rythme, certains thèmes qui en découlent à l’allure électronique viennent totalement englober le spectateur dans l’intrigue.

La course à l’oscar est lancée, Fincher réalise encore une fois un chef d’œuvre et prouve sa maitrise du 7éme art en attribuant des rôles d’exceptions, en adaptant un best-seller écrit d’une rare finesse, en créant un rythme et un suspense omniprésent le tout surplombé par une technique quasi parfaite.

Un chef d'oeuvre intemporel, déjà culte !

(PS : Affleck est définitivement parfait pour incarner Bruce Wayne !)
KenshiMaster
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le 8 oct. 2014

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