Le film s’ouvre sur une excellente séquence dans un cabaret yakuza sacrément glauque où s’engage une scène de combat très stylisée et joliment filmée qui entretient pendant un bon moment le mystère autour du personnage principal. Dès cette première scène, gadgets et débauche d’effets spéciaux sont au rendez-vous.
Malheureusement, passé cette première scène, le film porté par notre gothic lolita psycho armée de son ombrelle tueuse, interprétée par l’insupportable Rina AKIYAMA, se révèle être un véritable calvaire cinématographique, même pour du cinéma bis. L’actrice principale est très mauvaise actrice, mais son manque de charisme rend cela terriblement irritant, comparé à d’autres films du même acabit où les actrices sont plus souvent choisies pour leur plastique que pour leurs qualités de comédiennes.
Le film se déroule, ne s’encombrant qu’à peine d’une contextualisation, enchaînant les scènes de flashbacks complètement surréalistes, les scènes d’actions débridées et les gags crétins. De nombreux détails sont apportés pour étoffer l’histoire, mais on n’y comprend absolument rien, jusqu’à un combat final qui oppose l’héroïne au grand méchant le moins charismatique de l’histoire du cinéma et où on abandonne tout espoir d’avoir une idée de ce qu’il se passe dans ce film, qui réussit cependant l’exploit de proposer un scénario à la fois vide et incompréhensible.
Quelques moments du films parviennent à être vraiment drôles, mais ces rares moments sont tellement appuyés qu’ils perdent rapidement toute leur essence comique. C’est notamment le cas du combat contre la bande de kamikazes occidentaux qui passent plus de temps à sauter en l’air en faisant des cascades qu’à se battre. La scène est drôle, mais tellement étirée qu’elle en devient poussive. Idem avec le personnage de Miss Elle, seul antagoniste intéressant du film, kawaii lolita complètement décalée dont le combat s’étendra finalement sur plusieurs dizaines de minutes, transformant ce côté sympathique en un rabâchage on-ne-peut-plus lourd.
Malgré une réalisation peu marquante, on ne peut que souligner le travail effectué sur les scènes d’actions, qui parviennent à être stylisées et originales malgré quelques longueurs. Si Go OHARA est un réalisateur peu expérimenté, il est principalement connu comme étant le directeur des scènes d’actions sur le film Death Trance de Yūji SHIMOMURA, qui brillait pour ses scènes de combat de qualité. On trouve d’ailleurs dans les bonus du DVD un making-of des scènes d’actions qui nous éclaire sur les méthodes de travail du réalisateur. Malheureusement, réaliser un film de A à Z est un tout autre exercice et ce Gothic & Lolita Psycho ne réussit malheureusement pas son coup.
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