Premier long métrage de Julia Ducournau, Grave vient s'ajouter à la petite liste de films qui essayent de nous proposer une vision et un contenu différent dans le paysage audiovisuel Français. Mis en avant dans pas mal de festivals, Grave aurait mis mal à l'aise un bon nombre de personnes avec son histoire de jeune fille cannibale.
Justine débarque dans sa nouvelle école, école vétérinaire qui forme l élite du metier. Dans une famille entièrement dévouée à la cause animale, cet etablissement devient le passage obligé pour accomplir son devoir familial et devenir enfin une adulte.
Si le film est présenté comme un film de cannibale. il est d'avantage à mon sens un film sur le passage de l'enfance à l'age adulte et sur le changement de notre être quand celui ci découvre les plaisirs de la chair. Le bizutage fait ici figure de passage rituel et de découverte de son corps.
Justine jeune fille brillante et timide va donc se transformer petit à petit en une bête féroce voulant goûter sans conditions aux plaisirs que lui offre le gout de la chair humaine.
Le traitement graphique est ici particulièrement réussi se rapprochant d'une esthétique qu'on peut retrouver dans les films de Cronenberg ou encore de Claire Denis, personne dont la réalisatrice doit se sentir proche. L'éventail de couleurs omniprésent dans le film ainsi que sa couleur rouge abondante rappellera à certains le coté ésotérique du cinéma d'horreur italien des années 70.
Le film est donc une réussite pour une première. Bien que l'on puisse trouver qu'il soit trop court et qu'il n'aille pas assez loin dans son aspect horrifique . On lui trouvera des qualités certaines notamment celle d'apporter une bouffée de fraicheur au cinéma Français et celle d'avoir une réalisatrice prometteuse qui pourrait bien nous gratifier d'autres petits bijoux.