J’attendais énormément de ce film ; J’avais maté les bandes annonces un nombre incalculable de fois, notamment ce extrait dément ou la navette de Bullock se retrouvait désintégrée par des débris.

De folles interrogations me sont venues pendant plus de trois mois :

Comment peut on foutre autant de spectaculaire dans une bande annonce ? Juste une démo technique ? Ça va être un film ou une meuf dérive dans l’espace pendant 90 minutes ? que peut donner ce film sur la durée, quel va vraiment être le sujet du film ? Y aura t-il des aliens ? Quid de la 3D ?

Bah ! c’est quand même un film du mec responsable de harry potter 3 et des fils de l’homme, le dude à du talent, et il affectionne les plans-séquence. Je devrais kiffer.

Bref.

A l’arrivée, 2/3 des promesses sont tenues.

Cet avant goût de la navette désintégrée n’était pas qu’un résumé. Le rythme est présent. Pas une seconde d’ennui, des rebondissement et des climax à la louche, pari tenu. La technique est hyper aboutie, La caméra flotte autant que les astronautes et s’affranchit de manière innovante des limites spatiales inhérentes au cinéma. Le Gravity du titre est justifié.

L’autre surprise, celle qu’on ne pouvait vraiment déceler avant la vision du film, c’est sa réussite sur le plan sensoriel :
le parti pris des auteurs de restituer une certaine réalité du vide intersidéral grâce au flottement permanent, et à l’absence de sons autres que ceux perçus par Ryan s’avère plus que payant.
Des sensations inconnues m’ont submergé pendant la projection, du stress à l’étouffement, cela a évidemment participé à mon immersion dans le film…

Ces deux raisons en font pour moi un choc technique aussi fort qu’Avatar en son temps.

Jusqu’à ce que voilà, il faille donner un background aux personnages. A ce niveau, la réussite est plus difficile. Si au début, l’émotion est palpable, si la mélancolie lue dans les yeux de Ryan Stone m’a touché pendant les premiers instants, le coté hollywoodien des déchirements qui suivront m’ont laissé froid. Et ont perdu mon implication émotionnelle.
Je perçois l’idée de renaissance à travers les messages plus ou moins subtils de cordons, de position foetale etc. mais peut-être aurait il fallu plus faire confiance au spectateur sur ce domaine, car le classicisme de cette démonstration m’a déçu.
Si l’on rajoute une tendance a la musique pompière façon Hans Zimmer sur les dernières minutes, on arrive à un semi échec de ce coté.

Maintenant, hors de question de résumer le film à son ratage émotionnel.

Le frisson de l’excitation est tout de même bien présent, et finalement, cela suffit à rendre le film mémorable.
Georgelechameau
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le 13 déc. 2013

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Georgelechameau

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