Le vide, et par dessus tout, le vide sidéral, c'est quelque chose qui me terrifie. J'ai le vertige et suis à l'inverse fasciné par l'exploration spatiale. Peut-être la faute à cette sensation d'impuissance face à l'immensité.

Gravity m'a tenu en haleine jusqu'à sa dernière seconde. On m'a dit à plusieurs reprises qu'il était fait pour être regardé en 3D, et ben même sans je le trouve extrêmement immersif. La peur panique ressentie face à la perte d'oxygène, l'autodiscipline que l'on doit s'imposer pour respirer lentement alors qu'on est en train d'étouffer, de crever. J'ai tout ressenti, comme si j'étais à leur place.

La BO un coup discrète, un coup menaçante, froide et industrielle est la parfaite représentation sonore de ce que vivent Kowalski et Stone. La musique, se manifeste par intermittence, de la même manière que les accalmies sont alternée avec des scènes d'action musclées. On pourrait se plaindre des quelques passages contemplatifs (quand Stone reste immobile quelques secondes en position foetale, ça ne sert à rien, mais c'est joli ; presque tous les dialogues précédents le début des ennuis) dont le seul vrai intérêt et esthétique. L'ensemble a une dimension très onirique, vu que tout le monde flotte en permanence.

La retranscription des bruits imperceptibles dans l'espace est très impressionnante. Comme les personnages, on redoute à tout moment un accident que l'on n'aurait pas entendu venir. Le souffle épique qui accompagne la scène de chute vertigineuse finale et la caméra subjective durant les nombreuses séquences catastrophe sont excellents.

J'ai beaucoup aimé mais j'ai quand même quelques reproches à faire: les petits passages larmoyants pour forcer la sympathie envers Stone, le passage rêvé qu'on voit venir à des kilomètres. En dehors de ça, c'était tout bon, si récompenses il doit recevoir, ça serait au moins pour la bande son et les effets spéciaux.

Et sinon, malgré tout le sérieux du film, y a quand même des petits détails qui m'ont fait sourire. Dans la scène ou les deux astronautes s'agrippent à tout ce qu'ils peuvent pour ne pas repartir à la dérive: j'ai eu l'impression de voir deux michelins (ouais les pneus) qui jouent à la corde à sauter.

Critique lue 229 fois

1

D'autres avis sur Gravity

Gravity
Gand-Alf
9

Enter the void.

On ne va pas se mentir, "Gravity" n'est en aucun cas la petite révolution vendue par des pseudo-journalistes en quête désespérée de succès populaire et ne cherche de toute façon à aucun moment à...

le 27 oct. 2013

268 j'aime

36

Gravity
Strangelove
8

"Le tournage dans l'espace a-t-il été compliqué ?"

Telle est la question posée par un journaliste mexicain à Alfonso Cuarón lors d'une conférence de presse à propos de son dernier film Gravity. Question légitime tant Cuarón a atteint un niveau de...

le 23 oct. 2013

235 j'aime

44

Gravity
SanFelice
5

L'ultime front tiède

Au moment de noter Gravity, me voilà bien embêté. Il y a dans ce film de fort bons aspects, mais aussi de forts mauvais. Pour faire simple, autant le début est très beau, autant la fin est ridicule...

le 2 janv. 2014

218 j'aime

20

Du même critique

Projector
JoroAndrianasol
8

Critique de Projector par Joro Andrianasolo

Projector est, pour beaucoup de fans, le mouton noir dans la discographie de Dark Tranquillity. L’accueil mitigé qui lui a été réservé à sa sortie (et même encore aujourd’hui) est clairement lié aux...

le 18 févr. 2013

10 j'aime

2

Alive or Just Breathing
JoroAndrianasol
9

Critique de Alive or Just Breathing par Joro Andrianasolo

Killswitch Engage, fer de lance du mouvement décrié qu’est devenu le metalcore fut aussi à l’origine d’une mini-révolution dans la grande famille metal. On leur doit en partie un certain regain de...

le 29 août 2013

9 j'aime

Spiritual Healing
JoroAndrianasol
9

Critique de Spiritual Healing par Joro Andrianasolo

Album quelques peu oublié parmi les grands classiques que l’on doit au parrain du death metal, Spiritual Healing fait figure de transition entre les premières années de la formation où elle proposera...

le 31 oct. 2013

8 j'aime