En voyant le plan séquence de 25 minutes qui ouvre le film, on se dit que Gravity va être une claque.
On le savait.
On nous l'avait dit, on l'avait lu, entendu.
Mais maintenant on le voit.
Gravity est une claque.
C'est une évidence mais le dire soulage quand même ; techniquement le film est parfait.
On voit sous nos yeux l'achèvement de 4 ans et demi de travail acharné où l'inventivité de tous à été mise au service de ce film qui mérite en cela tous les honneurs.
Alfonso Cuarón filme comme un dieu. Entre plans séquences ébouriffants et angoissants, sensation permanente de vide, mouvements hallucinés, rotations et angles jamais vus, Gravity réduit à cela serait un bijou d'inventivité et de technique.
Néanmoins cette technique est au service d'une intrigue.


Comme tout film Hollywoodien, Gravity pourrait être lu au premier degré, celui d'un film-lessiveuse qui nous happe, nous secoue, et nous rejette, ébouriffés.
On peut le considérer ainsi comme une grosse machine américaine conçue pour percuter les spectateurs.
Mais le film ne se réduit pas à cela.
Car Gravity propose, avec pour prétexte l'espace, le trajet de renaissance d'une femme, femme qui restera surement le meilleur rôle de Sandra Bullock, femme qui a tout laissé tomber à la mort de sa fille, sa seule raison de vivre, et s'abandonne à travailler dans l'espace.
Métaphore géante et filée, Gravity peut donc se lire sous ce prisme là, celui d'une véritable renaissance, avec ce plan final si explicite, ou cette courte mais si belle métamorphose en fœtus abandonné.


Mais tout en étant le point positif du film, ne le laissant pas au simple degré de prouesse technique, elle est aussi ce qui fait baisser sa note.
Car si le trajet et les métaphores sont belles (avec les débris qui reviennent dans un rythme cycliques) le tout manque parfois de subtilité (un peu trop évident) et sombre parfois dans une facilité et sensiblerie trop hollywoodienne.
Reste la prestation de Clooney, idéal en ricain plein d'humour et la conviction de Sandra Bullock qui signe ici son grand retour.


On ressort donc ébouriffé par ce spectacle grandiose qui ajuste à merveille moments d'émotions, moments comiques, de beauté contemplative pure et d'action virevoltante.
Ce film restera dans les annales, c'est certain.

Créée

le 6 déc. 2015

Critique lue 230 fois

Charles Dubois

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