Eteignez les lumières

La bande annonce de Green Lantern avait de quoi de rendre n'importe qui daltonien tant les couleurs étaient criardes. C'est simple, même Breaking Bad qui carbure pas mal à la couleur verte ou le bonhomme de la St Patrick sont des petits joueurs à côté. Mais outre cette attaque visuelle, le film sentait la licence adaptée sur grand écran pour faire comme les autres. Et le résultat est on ne peut plus bâclé.

Green Lantern raconte l'histoire de Hal Jordan, un américain moyen qui a une voiture et un boulot qu'il aime bien même s'il y arrive en retard. En effet, Mr. Jordan est pilote d'avion et il pilote des engins qui coûtent très cher. Mais Mr. Jordan semble faire ce métier non par passion mais par substitution : son père ayant trouvé la mort en plein décollage, Hal Jordan, qui était alors un jeune garçon, l'a vu mourir sous ses yeux. Du coup, comme pour rendre hommage à son père, il va jusqu'à reproduire certaines de ses erreurs, ce qui a le mérite de rendre furax sa coéquipière, Carol Ferris, qui est accessoirement la fille de son boss, sa meilleure amie et sa future conquête (all-in-one).

Mais Hal Jordan va connaitre un destin d'exception en étant nommé comme héritier de l'anneau appartenant à l'un des membres de la Green Lantern Corps, une organisation secrète qui vit sur une autre planète et qui a pour but de protéger son monde contre la menace de Parralax, un ennemi qui se nourrit de la peur des autres (un peu comme Gripsou le clown dans Il est revenu). Affublé de l'anneau légué par Abin Sur, un membre de la Green Lantern Corps qui a subi les attaques de Parallax, Hal Jordan est le candidat au titre de super héros qui va vaincre la menace ennemie.

Ce n'est qu'une fois que Hal Jordan devient Green Lantern que le film devient intéressant. Comme tout nouveau super héros, il y a la fameuse phase d'apprentissage de ses nouveaux pouvoirs découverts par des situations plus ou moins cocasses. En sus du grand méchant, un alter ego maléfique va jaillir du côté des humains pour que les situations qui viennent mettre des bâtons dans les roues de Hal Jordan soient plus nombreuses. Mais rien n'y fait, le rythme du film est très mal dosé. Les scènes d'action ne sont pas nombreuses et ne durent pas très longtemps. Les quelques touches humoristiques du film sont au niveau zéro du genre comique et fera à la limite sourire par dépit en voyant des gens dans la salle rigoler à plein poumons. Le casting n'est pas non plus des plus inoubliables : Ryan Reynolds n'est pas très crédible dans le rôle du sauveur de l'humanité et Blake Lively est aussi bonne actrice que dans Gossip Girl, et ce n'est pas son changement de couleur de cheveux qui va la rendre meilleure actrice.

Green Lantern n'est pas un bon film mais n'est pas totalement mauvais. Même si le film manque de passages prenants, que le casting n'est pas des plus réussis, que le film est visuellement repoussant avec son vert foncé de partout et que les personnages secondaires n'ont jamais aussi bien porté leur nom, la découverte sur grand écran d'une nouvelle franchise change des habituelles suites, remakes ou épisode 0. Difficilement recommandable, le film ne ravira que les personnes qui n'en demandent vraiment pas beaucoup, le genre connaissant de biens meilleurs films. DC Comics n'a cependant pas l'intention de lâcher cette licence, une suite étant déjà prévue. Ryan Reynolds aurait mieux fait de rester sous terre pendant que Blake Lively serait coincée dans l'Upper East Side.