Précédé d'une réputation catastrophique, je suis allé voir ce film à reculons dans le seul espoir de pouvoir déverser ma bile en toute tranquillité dans un commentaire lapidaire et facile.
Quelle ne fut pas ma surprise! Certes, ce film est une merde. Mal écrit, mal réalisé, mal joué...
Il enchaîne clichés, incohérences, mièvreries et flashbacks foireux avec une aisance effrayante. Ça pue tellement le ratage complet qu'on admire l'audace et le courage du réalisateur, qui a tout de même laissé son nom sur l'affiche (d'autant plus qu'il ne s'agit pas non plus de n'importe qui!). Ne nous étendons pas sur la laideur de l'ensemble, les CGI ou le charisme de l'acteur principal, on ne tire pas sur une ambulance.
Cependant, on a l'impression, navrante au départ, amusante sur la fin, que toute l'équipe du film assume pleinement ce foutoir kitchissime. Et c'est en ça que le film se démarque d'autres productions foireuses à base de super-héros. Contrairement à Thor, qui se prend pour le Hamlet de l'espace et saoule son public à trop se prendre au sérieux, Green Lantern connait ses limites et joue à fond sa carte du comics-sur-pellicule. C'est cheap, bas du front, mais ASSUMÉ.
Et ce touchant navet finit par dégager un capital sympathie insoupçonné, une projection empathique envers l'équipe du film et sa bonne volonté, un peu comme pour Ed Wood, à qui on n'en voudra pas, au final, d'avoir été si mauvais, tant son engagement fait plaisir à voir.
Voilà, on y est: Ed Wood, avec des producteurs et des millions de dollars, nous aurait livré Green Lantern.