Greetings
6.2
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Film de Brian De Palma (1968)

En survolant le résumé SC, vous vous attendez à un film critique sur la guerre du Vietnam. Ce film, c'est beaucoup plus que ça. C'est une synthèse de l'esprit des sixties : la libération sexuelle, le pacifisme, l'anti-racisme, tout y passe. A tel point que l'on ressent que De Palma veut tout attaquer, sans se concentrer et développer un seul sujet, en laissant la guerre de coté au bout de 20 minutes de film, c'est regrettable. La manière dont De Palma filme est aussi inhérente à la période des 60's : l'anti-structure est le maître mot.


L'histoire mêle une bande de potes trop vite séparés dans leurs occupations respectives. Paul (Jonathan Warden), dans un âge libertin, tente les rencontres en ligne. Lloyd (Gerrit Graham) est un passionné, fanatique de l'assassinat de JFK. Jon, porté par un De Niro qui capte déjà l'attention, s'adonne à des activités de voyeurisme.


De Palma se pose en chantre du non-conformise notamment lorsque dans une scène, on peut lire “Abolish HUACH”. La HUAC (ou HCUA), la « House Committee on Un-American Activities (HCUA) » était littéralement la « Commission sur les activités anti-américaines ». Cette organisation a été l'un des plus large frein à la créativité de nombreux réalisateurs. De Palma fait donc – avec ce film anti-système sans structure – un doigt d'honneur à cette organisation et espère ouvrir une nouvelle ère dans un cinéma américain aseptisé par Hollywood.


À vrai dire, cette réalisation « libre » m'a gêné. On observe des personnages sans réels buts, ils font juste leurs « trucs ». C'est parfois drôle, certes, mais quelques marrades ne font pas un bon film. À des moments, j'étais tellement désintéressé par ce qui se passait devant mes yeux que mon cerveau ne captait même plus les répliques des personnages.


Les 20 premières minutes sont les plus drôles, c'est là qu'on voit les 3 potes répéter pour l'entretien militaire. Malheureusement, à aucun moment, on ne verra le véritable entretien entre un général et le jeune qui se fait passer pour un homosexuel. La scène, avec un gradé caricatural de la trempe du sergent instructeur Hartman dans Full Metal Jacket pour bien attaquer l'institution qu'est l'armée, aurait pu constituer une scène cultissime.

OG_LOC
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le 15 juin 2014

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