Calqué sur le schéma des Dents de la mer, Grizzly délocalise le concept d’une station balnéaire à un parc forestier. Un chef Rangers, un spécialiste des animaux sauvages, un pilote d’hélicoptère, un directeur de parc, des victimes potentielles à foison et nous revoilà plongés dans un schéma connu. Histoire de monter le curseur d’un cran, la production a décidé de montrer quelques plans horrifiques des victimes du méchant ours mal léché mais le film échoue globalement là où celui de Steven Spielberg excellait, à savoir dans sa notion de terreur. Là où le suspense était d’une redoutable efficacité, Grizzly en est totalement dépourvu. La faute à une mise en scène répétitive des péripéties et à un manque cruel d’originalité. Si William Girdler a repris le principe de la caméra subjective pour cacher aussi longtemps que possible sa bête (mais à quoi bon vraiment dans la mesure où un grizzly est à disposition de la production ?), il répète tellement son effet que celui-ci finit par être totalement inefficace.


Pensé comme un film de premier plan, l’ensemble pèche par de nombreux aspects. Les acteurs manquent de charisme et, surtout, leurs liens sont mal exploités. Haine, amitiés, amour définissent schématiquement leurs rapports mais le scénario ne va pas au bout de ses idées, laissant en plan de nombreuses situations. Alors que le personnage principal noue une histoire d’amour avec une femme reporter, le personnage de cette dernière disparaît ainsi subitement. La traque finale menée par les trois amis manque elle aussi d’ingéniosité et se retrouve expédiée, pliant ainsi le film en 1h27 chrono. Pour un film d’une telle durée, il aurait été plus judicieux de miser sur l’efficacité d’un récit plus dense, quitte à paraître moins réaliste.


Le résultat, s’il n’est pas ennuyeux, est malheureusement trop paresseux et, dans le genre, on peut préférer des séries B moins ambitieuses. En-dehors des attaques d’un grizzly qui, avouons-le, ne fait pas vraiment impression quand on le voit (si ce n’est quand il se tient debout à la hauteur de l’hélicoptère), le film s’enlise avec ses personnages sans parvenir à les rendre plus sympathiques aux yeux du spectateur qui, malheureusement, se fiche un peu de leur sort. On retiendra cependant de superbes décors naturels et quelques scènes sympathiques au cœur des forêts mais c’est insuffisant pour convaincre tout à fait.

Play-It-Again-Seb
5

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Liste et classement des films que j'ai vus (ou revus) en 2023

Créée

le 19 juin 2023

Critique lue 43 fois

9 j'aime

4 commentaires

PIAS

Écrit par

Critique lue 43 fois

9
4

D'autres avis sur Grizzli, le monstre de la forêt

Grizzli, le monstre de la forêt
doc_ki
6

Griz Zly, le gros poilu qui gueule, rote, pète et qui bave

Bonjour et bienvenue sur ma critique de Grizzli, le film préféré de Demis Roussos À votre avis, quelle est la différence entre un gros Grizzli poilu et un beau requin imberbe ? à part le fait que le...

le 15 juil. 2020

17 j'aime

26

Grizzli, le monstre de la forêt
Play-It-Again-Seb
5

Bouba des bois

Calqué sur le schéma des Dents de la mer, Grizzly délocalise le concept d’une station balnéaire à un parc forestier. Un chef Rangers, un spécialiste des animaux sauvages, un pilote d’hélicoptère, un...

Par

le 19 juin 2023

9 j'aime

4

Du même critique

Astérix et le Griffon - Astérix, tome 39
Play-It-Again-Seb
7

Le retour de la griffe Goscinny-Uderzo

Depuis la reprise de la série par Ferry et Conrad, nos amis gaulois avaient une sacrée gueule de bois. La disparition de René Goscinny avait déjà très sérieusement entamé la qualité des albums même...

Par

le 22 oct. 2021

24 j'aime

23

L'Emmerdeur
Play-It-Again-Seb
9

Pignon, ce roi des emmerdeurs

Premier film mettant en scène François Pignon, L’Emmerdeur est déjà un aboutissement. Parfaitement construit, le scénario est concis, dynamique et toujours capable de créer de nouvelles péripéties...

Par

le 12 août 2022

22 j'aime

10

L'Iris blanc - Astérix, tome 40
Play-It-Again-Seb
4

La philosophie sur le comptoir

Aïe, aïe, aïe... L'arrivée de Fabrice Caro en lieu et place de Jean-Yves Ferri qui venait, à mon sens, de signer son meilleur Astérix dans le texte, était pourtant annoncée comme une bonne nouvelle...

Par

le 14 nov. 2023

21 j'aime

22