Hacker ... ou plutôt Diversion en moins tape à l'oeil ?

Avant de faire la critique, je vais rappeler 2 petites choses.
La première est que le terme "hacker", à l'origine, était pour indiquer des programmeurs extrêmement doués dans leur domaine. Ce n'est que lors de la médiatisation des pirates informatiques que le terme a été utilisé pour désigner ces derniers.
Deuxièmement, un pirate informatique n'utilise pas uniquement son ordinateur pour implanter des virus. Cela dépend uniquement de l'objectif qu'il s'est fixé. Ainsi, il peut y avoir une part de social dans le piratage, ce qu'il appelle le "social engineering", comme nous a prouvé les hackers qui ont piraté le compte email personnel du chef de la CIA.

Mais, le film, qui se dit inspirer de faits réels, comment est-il ?

Déjà, la mise en scène n'est clairement pas visuelle. Elle est fonctionnelle, n'a rien d'impressionnant. A part peut-être pour les choix de décors comme pour les vues des hôtels qui peut en jalouser plus d'un, rien ne reste en mémoire. Ce qui fait que l'on se dit que c'est surtout sur son scénario que le film veut se concentrer.

Et là, c'est assez mitigé. Les 30 premières minutes m'ont bien accroché. On nous montre l'intérêt du personnage principal pour l'informatique, ses motivations pour devenir un pirate informatique, l'aspect social est aussi montré, ce qui est assez plaisant. Mais après, le scénario tombe dans la banalité de son intrigue. Déjà, on ne voit plus l'utilité de ses compétences en informatique, ce qui fait que le titre Hacker est clairement trompeur. Utiliser le nom Dark Web pour désigner l'organisation de pirate informatique est assez hasardeux car on peut souvent le confondre avec le Dark Web, qui est un système différent que les protagoniste n'utilise pas (pourtant, il parle des oignons mais dans un contexte différent, ce qui n'aide pas). L'ironie dramatique pouvait passer au début car, on veut savoir comment le personnage principal est arrivé en prison en Thaïland, mais celle de la fille n'était pas à montrer, selon moi, car on se doute de comment la suite va se dérouler. Ce qui rend le suspense peut intéressant puisque le film utilise des codes vu et revu. Ces codes ne sont pas mal utilisés mais l'histoire devient anecdotique et il n'y a rien d'autres pour alimenter notre curiosité.

Le casting et les personnages sont plutôt bons, à part pour le personnage principal. Car, lorsqu'il doit se passer pour des personnes dans la trentaine, il fait trop minet pour qu'on y croit vraiment. Et son personnage est plutôt étrange. Le fait qu'il décide par lui-même est bien, mais, je ne vois pas en quoi il est plus doué dans un domaine que quelqu'un d'autre. Il est utile uniquement parce qu'il est un membre de l'organisation et donc pour utiliser les cartes bleues, ce qui n'est pas fou n'ont plus.

Enfin, la musique est plutôt bonne, accompagnant assez bien l'action et dont certaines restent en tête.

Ainsi, comme I.T., un film qui a de bonnes idées. Mais, une fois passée les 30 premières minutes, il n'a plus grand intérêt car étant très prévisible. Cela rend le film assez anecdotique, ce qui est dommage vu son sujet.