Terminant la trilogie initiée en 2018, réunissant une fois encore devant et derrière la caméra la même équipe, Halloween Ends opère un dangereux jeu d'équilibre et propose l'impossible : approfondir comme aucune suite ne l'a jamais fait auparavant le concept initial, sa base, et offrir une réussite autant fragile que précieuse. Autant prévenir tout de suite, sans non plus rentrer dans les détails, ça va quand même spoiler.
Le mal chez Carpenter a toujours été une entité dont le but ultime s'exprime au-delà de la simple destruction d'autrui, du simple meurtre. Il y a pire que la mort, il y a la corruption, la contamination. The Thing, Christine, Prince des Ténèbres, L'Antre de la Folie, Vampires, Ghost of Mars, ils s'articulent tous autour de cette simple idée, de ce concept. La trilogie de David Gordon Green épouse frontalement cette idée et joue avec tout le long de ses trois opus. Que cela soit la contamination du réel par la simple présence du masque de The Shape ou par la fascination et corruption du psy de Myers dés le Halloween de 2018 ; ou encore par la contagion d'une ville entière dont The Shape, véritable trou noir dont la gravité intense de sa simple présence attire, plie, déforme, transforme, devenant dés lors le centre absolu de tous les enjeux d'Hadonfield et transformant ses habitants en une meute assoiffée de sang permettant de nourrir la bête en la rendant encore plus abstraite et indestructible dans Halloween Kills, la contamination était déjà au cœur de tous les mécanismes. Dans cet ultime opus, Green - dans un geste éminemment courageux par le caractère casse-gueule de son angle d'attaque - va décider de s'y confronter encore plus frontalement.
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Les Gloutons du Cinéma - Halloween Ends