Hard Day, le polar comique coréen
Quand une emmerde vous tombe sur le coin de la gueule, en général, elle ne vient pas seule. C’est exactement ce que va vivre Gun-su, le jour de l’enterrement de sa mère (déjà pas vraiment festif en terme d’histoire de base). En retard pour la mise en bière, Gun-su va malencontreusement renverser un homme sur la route, et le tuer. Complètement déboussolé, il va cacher le corps dans le coffre de sa voiture, le temps de trouver une solution, et à partir de là, le spectateur va assister à un enchaînement de malchance aussi bien tragique que comique.
Car la force du film de Kim Seong-hun, dont c’est son tout premier, réside dans ce mélange plutôt bien dosé entre moments sérieux, plombant, crédible, voir dramatique, et scènes totalement burlesques et hilarantes (moment magistral : tenter de cacher le corps de la victime dans le cercueil de sa mère !). La mise en scène regorge également de pépites dignes de grands réalisateurs, et rien que pour ça il ne faudra pas louper le deuxième film du bonhomme.
Hard Day fourmille d’idées intéressantes et saugrenues, et on est happé du début à la fin avec des tonnes de rebondissements (plus ou moins) bien sentis. Un test d’alcoolémie qui dérape, l’utilisation hilarante d’un explosif, un bad guy plutôt grandiose : un florilège de grands moments sont à prévoir dans ce polar comique – et non cette comédie aux airs de polar.
Il ne manque finalement que peu de chose à Hard Day pour être au panthéon du polar. Son rythme pour commencer. Car si la toute première partie est d’une efficacité redoutable en terme de tension, de mystères et d’humour, la deuxième l’est un peu moins, privilégiant un simple « fais ce que je te dis ou tes proches meurt », trop utilisé dans ce genre de film. Du coup, on arrive parfois à se demander pourquoi le héros agit de la sorte, alors que tout pourrait se régler en moins de deux.
On est également déçu par le fait que le récit s’étire sur plusieurs jours. Il aurait gagné en intensité s’il s’était déroulé en une seule journée ; toutes ces mésaventures en cascade aurait peut-être eu plus d’ampleur, plus d’impact.
Mais ces petits écarts sont vite balayé par un final ahurissant, totalement imprévisible comme adore faire le cinéma coréen, où on arrive à se demander, en regardant la scène défiler devant nos yeux : mais pourquoi ? Comment ? Qu’est-ce qu’il lui a pris de… ? Qu’importe, on prend juste notre pied par ce WTF puissant, aussi bien dans l’idée que dans l’action elle-même.
POUR LES FLEMMARDS : Un bon polar où règne humour noir et idées folles – avec un final dantesque – mais qui manque parfois d’intensité et d’impact.