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He Lives by Night, c'est un savant mélange entre la comédie et le thriller horrifique. Réalisé au début des années 80, il fait partie de ces films que l'on peut considérer comme un « pré-catIII », Le fameux label n'a été instauré qu'en 1988 et il faut attendre 1989 pour voir un premier film estampillé du tampon avec la sortie de Sentence to Hang. Leung Po Chih (a qui l'ont doit entre autres les réalisations de Foxbat, Jumping Ash, Hong Kong 1941,...) nous livre ici une comédie à l'humour léger et bon enfant ou viennent s'insérer de façon particulièrement bien amenées des scènes d'une violence assez prononcée.

Le rôle du psychopathe est confié à l'excellent Ngaai Dik, un tueur qui s'en prend à ses victimes uniquement pour assouvir ses pulsions meurtrières, pulsions qu'il a depuis le jour où il a surpris sa femme le tromper avec un autre homme déguisé en femme portant des bas résille blancs. Du coup, il perpétue ses meurtres en étant habillé et maquillé en femme et achève ses victimes en les étranglant avec ces mêmes bas pour lesquelles la simple vue lui réveille un traumatisme profond.

Alors évidemment, Leung Po Chih nous sort le poncif du héros torturé par son passé. Mais nous ne lui en tenons pas rigueur puisque ce genre de banalité (il y en a quelques unes dans le film) n'est pas forcément gênant, tant le film se montre original sur bien des points, grâce avant tout à une mise en scène impeccable, une belle photographie, des travellings subtils, et grâce aussi à l'humour frais et décalé assuré par Kent Cheng et Sylvia Chang en tête.

Le grassouillet Kent Cheng, à l'humour pince-sans-rire, incarne le rôle d'un inspecteur de police, qui a le béguin pour la ravissante Sylvia Chang, animatrice de radio qui travail de nuit. La voix suave qu'elle adopte à l'antenne a le don d'« énerver » certains auditeurs quelques peu pervers... Le duo est accompagné en second couteau par le tout jeunot Simon Yam. Intéressant de le comparer avec ce qu'il est devenu 30 ans après, car pour être honnête, j'avais mis un certain temps à le reconnaître la première fois que j'avais vu le film.

La comédie a donc la part belle et s'invite même dans les scènes horrifiques, ce qui n'a pas pour conséquence d'atténuer la violence de celles-ci puisque nous avons le droit à de belles giclées de sang comme tout bon slasher qui se respecte. A ce propos, la scène la plus marquante et la plus réussie est sans conteste celle où Ngaai Dik se glisse chez deux filles pour leur régler leur compte. Au début, les filles n'arrêtent pas de jouer à se faire peur. Mais voilà : difficile dans l'obscurité de faire la distinction avec le serial killer qui a lui aussi la silhouette d'une femme... Cette situation donnera lieu à quelques rires et frissons !

Enfin, la B.O, bien que redondante, est l'un des atouts majeurs du film. Le compositeur a fait le choix délibéré de placer 3/4 morceaux qui accompagnent finement aussi bien les scènes comiques que horrifiques. D'ailleurs, la musique qui accompagne ces dernières est particulièrement stressante avec ses changements de rythme imposés par l'action et ses tonalités parfois presque enfantines qui ne sont pas sans rappeler l'ambiance des giallos italiens.

Au final, He Lives by Night nous fait passer un bon moment. On fait fi de tout ses petits défauts d'époque et on se laisse agréablement transporter par cette histoire et ses personnages qui ne se prennent pas au sérieux pour un sou. Les amateurs de catégorie III post 90 trouveront amusant que Red to Kill, l'un des films phare de cette folle période, s'est largement inspiré du rôle d'Ngaai Dik pour créer celui de Ben Ng 12 ans plus tard. He Lives by Night mérite donc une note des plus rafraîchissantes ! Ceux qui ont déjà vu le film comprendront... ;)
Supavince
8
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le 13 avr. 2012

Critique lue 242 fois

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Supavince

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