Aaah nous y voilà enfin ! La dernière saga horrifique qui n'avait pas été tiré du placard par des producteurs avides de pognon ! Les Cénobites vont enfin pouvoir rejoindre Candyman, Leatherface, Ghostface et Michael Myers à l'hospice des méchants de film d'horreur à la retraite. Et bien sûr, comme j'ai très envie d'obtenir le badge "Cénobite" sur SensCritique, je me force à regarder tous les volets de cette saga qui est un enchaînement d'étrons depuis le deuxième film. Je me suis chronologiquement arrêté au sixième, et comme j'ai mieux à faire de mon temps, je passe tout de suite voir le dernier en date, encore sorti tout frais du four à merde.


Hellraiser sorti en 2022 sur la plateforme de streaming Hulu et réalisé par David Bruckner est le onzième film de la saga du même nom, adaptée du roman de Clive Barker.

Cette nouvelle histoire nous plonge dans la vie de Riley, une jeune femme au passé de toxicomane qui tente de reprendre une vie normale. Un jour, son nouveau copain lui propose de cambrioler un entrepôt dans lequel ils trouvent une mystérieuse boîte qui s'avère être un casse-tête. Le soucis c'est que ce n'est pas n'importe quel puzzle, mais la clé vers le monde d'une race de démons sadomasochistes rancuniers.

Enfin bref, vous connaissez l'histoire : porte vers l'enfer, riche libidineux fou, sexe, sang, chaîne, torture, la manège habituel.


Soyons clair tout de suite, ce film n'est pas bon.

Je n'avais pas vraiment envie de voir un énième Hellraiser, conscient de sa médiocrité évidente. Mais le fait que Clive Barker en personne soit producteur du film prouve qu'il a eu son mot à dire sur le projet, ce qui n'a pas toujours été le cas dans la saga. Et justement, cet opus parvient presque à se différencier de ses prédécesseurs.


Comme je l'ai dis quelques lignes plus haut, c'est pas ouf. Mais pourquoi c'est pas ouf ? Et bien disons qu'une grande partie du film est un enchaînement de maladresses et de faux pas.

L'histoire déjà n'est pas vraiment agréable à suivre, les personnages ont peu de caractère et passent leur temps à se prendre la tête au moindre pet de travers. C'est bavard, TRÈS bavard, certaines répliques sont carrément mal écrites, et ça ne parvient pas à captiver, tout simplement parce que c'est trop long. Le film reprend des éléments qu'on a déjà vu dans d'autres opus de la franchise comme la quête de pouvoir et l'envie de retrouver un proche perdu, mais c'est dit de manière tellement peu subtile que les messages en perdent leur force.


Et même si on se sent en terrain connu par moment, David Bruckner a tenté d'apporter un vent de fraîcheur à la licence. Un vent de vieux fromage corse plutôt.

Oublié l'aspect psychologique et solitaire qui marche si bien dans le premier film, vous êtes face à un survival nul. Sérieusement, certains passages ressemblent même à de la parodie de film de zombie ! Entre les Cénobites qui assiègent la baraque et les protagonistes qui élaborent des plans, j'ai l'impression de me retrouver devant de la home invasion de basse qualité.

Alors certes, d'autres films ont tenté de changer la donne avant celui-ci, comme par exemple Hellraiser: Inferno qui était un genre de thriller fantastique pas terrible mais intéressant. Mais le problème c'est que nos amis les démons SM ne sont pas fait pour un genre de slasher loquace, ça va à l'encontre de leur concept.


Tiens, si on parlait justement des Cénobites. Eux aussi ont eu droit à leur """"vent de fraîcheur""". Dédicace à ceux qui, comme moi, voulait voir le retour de Doug Bradley en Pinhead, le chef des démons est maintenant une femelle. Certains râlent, moi je ne trouve pas ça dérangeant. Qu'est-ce que ça change après tout ? Elle reste une menace surnaturelle dont il est presque impossible de s'échapper.

Au niveau de leur apparence par contre, ça oscille entre le stylé et le bizarre. Je suis juste un peu déçu qu'ils ait troqué leur teinte bleu-gris d'origine pour un blanc pâle.


La Parenthèse Pinhead étant faite, je vais pouvoir vous dire quelque chose d'important : ce film m'a frustré.

Tout le long est bavard, chiant, mal joué et parfois même stupide, sauf la fin. Sincèrement, la fin est plutôt sympathique. Pas parfaite, ni même vraiment réussi objectivement parlant mais sympa à voir. En plus, j'adore la toute dernière scène, cette espèce de crucifixion macabre et surnaturelle digne de la pochette d'un album de Death Metal.


Alors que retenir de Hellraiser 2022 ? Et bien pas grand chose à part les dernières minutes. C'est pas très bon, ni divertissant ni effrayant ni fascinant, c'est juste un énième opus peu ouf d'une saga qui contient des films en majorité mauvais. Je m'attendais à quelque chose de plus catastrophique, mais il y a eu plus de peur que de mal.

Créée

le 27 mars 2023

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Arthur Dunwich

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