High Life est un film de contraires. Cela en fait un film intéressant mais l'économie de moyens le rend peu aimable. Monte (interprété par Robert Pattinson) est un condamné à mort embarqué avec d'autres pour une mission suicide aux confins de l'univers. Sort peu enviable mais alternative à une peine létale sur Terre, le film s'ouvre sur Monte et une enfant, mais aussi Monte et le vide sidéral. Ainsi donc High Life apparaît en toutes lettres au milieu des cadavres flottants de l'équipage dont se déleste Monte avec l'espace infini derrière ; et les cris et babils de Willow (sa fille) surgissent dans cette ambiance de mort latente. Eux deux, seuls rescapés promis au trou noir, vont reformer le couple originel. Willow va grandir, avoir ses règles, le spectre de l'inceste ne cesse de planer du début à la fin. Le film déroule ensuite anachroniquement sa trame. Quelques flashbacks, quelques images brouillées en 16 mm de la Terre, la vie à bord qui s'organise avec la gestion permanente de la frustration sexuelle et du jardinage. Curieuse mission de Dibs (Juliette Binoche), grande prêtresse du sperme et médecin à bord, Médée obsédée par la procréation qui recueille les semences et cherche à tout prix à donner la vie (à se racheter?). Le film souffre de son décorum indigent. Seules les images des trous noirs et du final (signées Olafur Eliasson) impressionnent.