Allez, la critique, vu que je suis bien partie dans mon échange avec Nicobax, et qu'il y en a aucune pour cette œuvre.


D'un point de vue formel, j'ai trouvé la « boucle » traitant des différents formes de hip-hop à travers le monde intelligemment présentée : les débuts dans le Bronx, l'arrivée en Europe (par la France, la partie sur l'Allemagne et ses rappeurs aux nombreuses facettes), puis le Moyen-Orient, l'Afrique, et enfin la retraversée de l'Atlantique, en référence au voyage originel qui a abouti à cette culture développée aux Etats-Unis. C'était assez évident mais plutôt bienvenu, comme angle d'étude.

Pour ce qui est du contenu, j'ai trouvé l'approche du film rafraichissante, par rapport à tous les autres docus sur le mouvement hip-hop en général que j'ai pu voir. Moins didactique : pas de présentation en long en large et en travers des disciplines, de tous les représentants, ces passages un peu incontournables à ce genre de films habituellement.
Le sujet se veut contemporain, on ne s'attarde pas plus qu'il ne faut sur les années 70. Et on découvre plusieurs types de raps (allant de La Fouine à La Rumeur pour la partie sur la France, par exemple). Ça n'a pas la prétention de présenter LE hip-hop, le Vrai, le Pur, mais plutôt tout ce que le mouvement a pu, peut et pourra encore générer. C'est un choix que j'ai trouvé bienvenu : pas élitiste, et laissant au spectateur l'opportunité de se faire son avis.
Par rapport au passage sur La Fouine (interviewé à plusieurs reprises dans ce documentaire et n'ayant, aux yeux de beaucoup de « puristes » du milieu, aucune légitimité à défendre un mouvement qui se veut prônant des valeurs positives à l'origine et blablabla (Nico, j'ai bien résumé le délire hipster auquel tu fais référence ?)), je considère que, toute crédibilité musicale mise à part, le mec parle dans ce film de son rapport au hip-hop, de ses influences, de sa façon de le vivre. Le fait qu'il fasse un rap à tendance bling-bling – voire inintéressant, de mon point de vue, pour ce que je connais du bonhomme – ne m'a pas semblé en contradiction avec la démarche documentaire autour du hip-hop dans son ensemble. Après tout, il avait sa légitimité en tant que « témoin d'un milieu ».
J'ai été + dérangée par l'espèce d'abruti qui parlait devant la Seine (aucun souvenir de son nom) et que j'avais envie de jeter dedans : « Nous on fait du rap social, on parle des vrais problèmes des jeunes qui doivent brûler des voitures pour s'en sortir tavu. » (ok, je caricature, mais laissez-moi caricaturer ce bonhomme tellement caricatural de ce que le Français moyen pense connaître du rap (« ouais, zyva »))

J'ai beaucoup ri sur le sweat de ce rappeur sénégalais dont je me rappelle plus le nom : Rap – Lies = Hip Hop. Et je trouve le documentaire assez cohérent par rapport à cette maxime : il fait état des différentes facettes du milieu, et c'est tant mieux.
Spark
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le 17 mars 2011

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