Si l’on dépasse le fait de voir des acteurs hongkongais interprétés des personnages japonais en s’exprimant en chinois, Hiroshima 28 se révèle à nous comme un message surprenant et osé pour l’époque. La nature même du film est engagée puisque le cinéaste dépasse les vieux ressentiments à l’égard des japonais (dont historiquement l’occupation militaire passe encore mal de nos jours) pour nous narrer cette histoire. Surtout, Patrick Lung Kong n’hésite pas d’une certaine façon à travers son discours à blâmer les japonais comme étant les responsables de ce largage. L’action du film prend place durant le 28ème anniversaire du bombardement qu’a connu la ville. Cette fiction conserve en elle une façon d’opérer quasi-documentaire. Le réalisateur n’hésite pas à utiliser des images d’archives (notamment celles de la cérémonie commémorative) pour renforcer l’impact de son propos. Un propos qui traite entre autre des conséquences et du sort réservés aux survivants de la Bombe. Cette sensibilisation passe par un discours qui brasse des thèmes comme le désarmement nucléaire tandis que nous sommes en pleine course à l’armement (le monde est alors plongé dans la guerre froide avec la peur de voir revivre ces évènements tragiques) et les mouvements pacifistes anti-nucléaire (quelque peu « moqué » par l’auteur sur leur inutilité). Surtout ce film par sa nature internationale tend à parler au plus grand nombre, au-delà des nationalités et de la géographie mondiale.

Hiroshima 28 est un mélodrame familial au propos fort et ambitieux. Un film qui se révèle à nous comme majeur et courageux parce qu’étant une véritable rareté dans le panorama de l’industrie cinématographique hongkongaise. Le film n’évite malheureusement pas des petits poncifs mélodramatiques qu’on passe sous silence devant l’audace du discours.
IllitchD
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le 13 avr. 2013

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