Hit & Run par Eric17

« Hit and run » est une comédie américaine apparue dans les salles françaises le vingt-neuf août dernier. D’une durée d’une heure et demie, elle est réalisée conjointement par Dax Shepard et David Palmer dont je découvre le travail à cette occasion. L’affiche nous présente sur fond jaune une jolie Lincoln et cinq vignettes présentant les principaux interprètes. Il s’agit de Kristen Bell, Dax Shepard, Kristin Chenoweth, Tom Arnold et Bradley Cooper. C’est la présence de ce dernier qui a attiré mon regard. Je l’associe au plaisir que j’ai ressenti en découvrant « Very bad trip ». Ce sentiment associé à la lecture au-dessus du nom des acteurs de l’intitulé « Une virée hilarante » a fini de me décider à partir à la découverte de ce nouveau délire estival.

Le site Allocine (www.allocine.fr) propose le synopsis suivant : « En apparence, Charlie Bronson mène une existence paisible avec sa petite amie Annie dans une petite ville tranquille. Mais Charlie est l’ex-chauffeur d’un gang de braqueurs qui ont plongé à la suite de son témoignage. Il vit aujourd’hui sous une autre identité grâce au programme de protection des témoins. Lorsqu’Annie doit se rendre à Los Angeles pour décrocher le job de ses rêves, Charlie décide de l’y conduire malgré les risques qu’il encourt. Rapidement, le couple va se retrouver pourchassé par Alex, l’ancien boss de Charlie, un malfrat aussi dérangé que violent qui s’est promis de se venger. Poursuivi par les fédéraux, la police, l’ex de sa petite amie et ses anciens complices, Charlie va devoir mettre le pied au plancher s’il veut s’en sortir vivant et se battre pour garder Annie qui ignorait tout de son passé. »

« Hit and run » est une comédie qui s’adresse à un large public. Son côté déluré ravira les adeptes de divertissement. Le propos ne tombe jamais dans le crade ou le scatologique. Il s’agit vraiment d’un condensé d’humour énergique. Le film est moins excessif que « Very bad trip » pour prendre un exemple. Mais il reste malgré tout très rythmé. Cet opus correspond parfaitement à ce qu’on peut attendre d’une production estivale. Notre activité cérébrale est peu sollicitée pour laisser champs libres à l’animation de nos muscles zygomatiques. Tel est l’objectif apparent du film. Comment s’y prend-il ? Y arrive-t-il ?

Le fil conducteur est particulièrement succinct. Charlie doit amener sa fiancée à un entretien d’embauche. Pour cela, un long trajet automobile est nécessaire. Le souci est que de vieux amis de Charlie sont sur leur piste dans le but d’assouvir leur vengeance. Il n’y a rien d’autre à chercher dans l’histoire. Il est évident que « Hit and run » ne postulera pas à l’oscar du meilleur scénario l’année prochaine. La légèreté du scénario devient un atout quand il laisse alors toute la place pour l’action et l’humour.

En effet, le fait que l’intrigue soit sans aucune épaisseur a pour conséquence une liberté totale dans les excès. Il n’y a aucune contrainte due à la cohérence du récit. Je veux une poursuite de voiture ? Je tourne une poursuite de voiture. Je veux des policiers gays qui draguent en service ? Je tourne des policiers gays qui flirtent au boulot. Je veux un méchant qui pète un plomb dans une supérette ? Je tourne la scène de délire à la caisse. Tout le reste est à l’avenant. Alors que l’ensemble pourrait s’avérer brouillon, ce n’est absolument pas le cas. Au contraire, les différentes scènes s’enchaînent admirablement et à un rythme soutenu. Je ne me suis pas ennuyé une seule seconde et en bien pris une demi-heure de plus sans être guetter par la lassitude.

Un scénario faiblard ne veut pas dire que les personnages sont ratés. « Hit and run » confirme que lien de cause à effet entre ses deux aspects n’existe pas systématiquement. Le couple d’amoureux nous est tout de suite sympathique. Leur côté « parfait » ne gêne absolument pas parce qu’il est pleinement assumé. L’ex petit ami complètement malade est réussi. La touche policière est haute en couleur. Entre un employé modèle qui fait des rondes avec sa collègue et un marshal qui est un véritable danger pour la société, les autorités ne laissent pas indifférents. Quant aux méchants, ils sont vraiment bons. Le personnage incarné par Bradley Cooper avec son survêtement et ses rastas blonds est culte. Chacun se voit offrir ses moments au cours de la narration. Cette variété offre un enchaînement sans temps mort. Les acteurs profitent parfaitement de la place que leur octroient le scénario et la réalisation.

Au final, j’ai passé un moment très divertissant devant ce film. Le réalisateur s’offre un vrai délire qui carbure à un rythme soutenu. Evidemment, l’histoire n’a aucun intérêt et révèle un dénouement convenu. Mais cela ne nous empêche pas d’être emporté par cette fuite en avant qui offre de vrais moments de comédie. Je ne peux donc que le conseiller aux adeptes du genre qui y trouveront leur compte. Cela permet de refaire le plein de bonne humeur en cette période de rentrée…