Hong Kong Gigolo s’inscrit dans un presque sous-genre existant dans le cinéma hongkongais, celui du commerce du sexe chez les hommes : les gigolos. David Lam dépeint trois portraits différents qui permettent d’appréhender une profession mais aussi et surtout les hommes qui vivent de cette prostitution, le caractère humain. En apparence, ce style de vie semble être avantageux. Il y a de l’argent. Ils sont entretenus et couchent avec des filles, bien que certaines soient âgées. Ils se tiennent en forme à travers des exercices physiques ou bien l’entretien de leur peau. Pourtant, l’auteur insiste sur la réalité qui se cache derrière ce pseudo-glamour. Aucun n’assume sa condition et se cache derrière des apparences, eux que les clientes choisissent sur catalogue. Très vite, c’est leur condition propre qui les rattrape et les entrainera vers le pire. D’ailleurs à ce propos, l’un d’entre eux trouvera la mort.


Ainsi Wai se fera harceler par le supérieur de sa sœur policière, un homosexuel qui a des vus sur lui. Cette dernière sera par ailleurs l’une des victimes collatérales. De son côté, Horse, au-delà de ses dettes et d’une carrière de gigolo qui tire sur sa fin, du fait de son âge (avec tout ce que cela incombe) devra répondre de l’infidélité de l’une de ses clientes. Il sera victime d’une humiliation dégradante, avec son fils comme principal acteur/spectateur. Quant à Joe, dont la plupart de sa clientèle désire des relations sexuelles plutôt violentes sera embrigader dans une sombre histoire de meurtre. A la vue de ces intrigues et de leurs tournures, Hong Kong Gigolo adopte un point de vue tranché. On peut considérer qu’il condamne le choix de ces trois hommes, celui de se prostituer.


Hong Kong Gigolo est un mélodrame parsemé de scènes érotiques, d’où sa classification en Category 3. Il prend un virage sanglant dans sa dernière partie, lorgnant alors dans le film d’exploitation. Il est difficile de juger d’un tel film. Le sujet se révèle digne d’intérêt. Le traitement reste le point faible. Et si l’on exempte la morale un peu facile, le film offre quelques moments plaisants, aussi bien dans l’aspect léger que celui qui s’avère plus tragique.


(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2014/07/21/hong-kong-gigolo-david-lam-avis-review/

IllitchD
5
Écrit par

Créée

le 31 août 2014

Critique lue 259 fois

3 j'aime

1 commentaire

IllitchD

Écrit par

Critique lue 259 fois

3
1

Du même critique

L'Enfer des armes
IllitchD
8

Director’s cut

Disparu. L’Enfer des armes de Tsui Hark est une œuvre mythique à elle toute seule. Troisième et dernier film de Tsui Hark de sa période dite « en colère », l’original est interdit par le comité de...

le 31 janv. 2013

31 j'aime

2

A Bittersweet Life
IllitchD
5

Critique de A Bittersweet Life par IllitchD

Kim Jee-woon réalise une pépite de style. La réalisation a du style comme son personnage principal (Lee Byung-hun). Tout y est stylé, les plans, les costumes taillés, la belle gueule du héro...

le 28 mai 2013

31 j'aime

The Murderer
IllitchD
6

Critique de The Murderer par IllitchD

The Murderer commence dans le Yanji, ce début de film est d’un aspect quasi documentaire, Na Hong-jin nous montre une région aux immeubles vétustes et sinistres. Il y a une misère palpable qui...

le 11 févr. 2013

30 j'aime

2