Hors-saison
5.6
Hors-saison

Film de Stéphane Brizé (2023)

Après sa trilogie sur le travail (La loi du marché, En guerre et Un autre monde), Stéphane Brizé nous offre un film sans son acteur fétiche, Vincent Lindon, et revient à un style plus intimiste, proche de Mademoiselle Chambon, à travers les retrouvailles inattendues entre un acteur célèbre et une femme qu'il a aimée quinze ans plus tôt.


Trois sentiments contradictoires se mélangent devant ce film :

- s'amuser de voir Guillaume Canet choisir une nouvelle fois un rôle quasi auto-biographique, dans lequel il fait preuve de beaucoup d'auto-dérision, dans une première partie plutôt drôle;

- s'agacer d'avoir l'impression d'être entraîné dans un drame bourgeois, à travers la crise existentielle d'un acteur en burnout, seul dans la suite deluxe d'un complexe de thalasso en bord de mer et dont l'un des problèmes majeurs est de ne pas parvenir à faire fonctionner la machine à café;

- finalement se laisser embarquer par ces paysages pluvieux et tomber sous le charme de cette histoire d'amour toute en retenue et pleine de mélancolie, notamment grâce au très beau thème musical signé Vincent Delerm, qui revient sans cesse comme une ritournelle entêtante.


L'on est également frappé par le calme que le film dégage, le temps qu'il prend pour capter les émotions contenues de ses deux personnages, dans une mise en scène très posée, bien loin de la caméra à l'épaule nerveuse de la trilogie précédente.


Le film propose également quelques moments de grâce comme la confession face caméra de cette vieille dame et la scène pleine de poésie de son mariage.


Si Canet surprend par son charme et le naturel de son jeu, conférant au film une dimension quasi documentaire, Alba Rohrwacher crève l'écran dans la peau de cette femme pleine de résilience, voire de résignation. Le film doit beaucoup à ses regards et à sa performance toute en profondeur.


Marie Drucker (qui a également co-écrit le scénario) est moins convaincante que dans le précédent film de Brizé, dans le rôle trop caricatural d'une épouse distante, insensible et carriériste que l'on n'entendra qu'au téléphone.


Un mélo délicat qui ne parvient toutefois pas à embarquer totalement.


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Fenetre_sur_salle
8

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Créée

le 23 mars 2024

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