Okay, okay, OKAY.
J'ai longtemps fait partie des gens qui ont craché sur la franchise pour le plaisir. D'abord parce qu'on m'avait dit beaucoup plus de mal que de bien des livres de base, ensuite parce que la tronche de Jennifer Lawrence sur tous les abribus avait tendance à me lasser considérablement à force. Enfin, parce que le tout paraissait puer le teen movie stupide, surfant sur la tendance Twilight & co. Je me suis trompée.
Si on est loin du chef-d'oeuvre, Hunger Games parvient tout de même la jolie prouesse qu'est de créer une passerelle entre le tout public répondant aux critères du blockbuster de base et un art de filmer et de monter plutôt intéressant, et très très loin du grotesque. Non, Katniss n'est pas aussi chiante que je le pensais par rapport aux abribus. Oui, j'ai eu de très agréables surprises. Là où Divergente péchait par excès de niaiseries et d'incohérences aussi grosses qu'exaspérantes, Hunger Games tisse une trame sobre, ne cherche pas à se perdre dans des explications interminables de castes et autre passé merdique (le résumé très abscons suffit en réalité à lui-même pour comprendre que ça s'est pas arrangé pour l'être humain, pas besoin d'autre chose), et on distingue plusieurs évocations historiques (jeux et culture antiques, oppression de classes sociales type 19e, etc.) qui se fondent parfaitement dans cette dystopie aux ambitions modestes. Dans ces conditions, il est plus facile de laisser passer quelques facilités de scénarios et l'évidence que la grande badass qu'est notre personnage principal s'en sortira forcément. Ses valeurs morales et familiales ne sont pas ridicules, ses principes sont solides, et si elle préfère éviter de tuer, elle ne nous sort jamais les violons et cède à la violence lorsqu'il le faut, compensant alors heureusement avec Peeta, dont la première apparition a probablement dû me faire lever les yeux au ciel devant sa tronche d'attardé.


Côté casting, c'est du pain béni, puisque l'ensemble s'en sort plutôt pas mal (Alexander Ludwig cabotine un peu trop à mon goût cependant), et que ça a chatouillé du côté du nombril face au très sympathique Lenny Kravitz, à la vicieuse Isabelle Fuhrman (qui m'avait charmé dans Esther), et au fucking cool Wes Bentley.
On se laisse prendre au jeu de cette fable sans trop se faire prier, curieux de découvrir un mode redesigné dans un excès mine de rien très intéressant.
Vivement la suite. Pare que c'était franchement pas si con.

SerenJager
7
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le 21 sept. 2017

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Seren_Jager

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