Hwang Jin-Yi
6.4
Hwang Jin-Yi

Film de Chang Yoon-Hyun (2007)

Jin Yi est une jeune fille noble, belle et accomplie mais il s'avère qu'au moment de son mariage, le secret de sa naissance est révélé; elle est en fait la fille d'une esclave violée par son père.
Elle n'a pas beaucoup de choix qui s'offrent à elle et pour être libre et contrôler les hommes qui font le monde, elle décide de devenir une prostituée ou Gisaeng (ce qui se rapproche plus de la Geisha japonaise que de la pensionnaire d'une maison close rue Pigalle).
Elle demande à son ami d'enfance, Nom Yi, d'être son protecteur, sorte de garde du corps - maquereau, et lui offre sa virginité.
Lui qui l'aime depuis l'enfance comme un damné, avoue son crime, c'est lui qui a révélé son secret pour empêcher le mariage car il n'est qu'un serviteur et son seul espoir était de rapprocher leur conditions.
Il finira par partir, rongé de remord, et devenir un bandit façon Robin des Bois.
Elle deviendra la meilleure de sa profession dont le jeu favori, avec le juge du village, sera de tester la vertu des hommes soit disant vertueux.


S'il filme de façon assez classique, le réalisateur se permet toutefois de casser la narration linéaire pour apporter un rythme saccadé qui contraste habilement avec ce monde lisse et silencieux qui est celui des Gijeok (maisons closes).
La Gisaeng, comme la Geisha, n'est pas qu'une prostituée, elle est une compagne, une interlocutrice et bien plus. On entre dans un monde de poésie et d'esprit qui prime sur le physique (même s'il a tout de même sa part dans le jeu au bout du compte). C'est également un monde cruel et Jin Yi le comprend vite et développe une cruauté féroce.


L'interprétation est excellent et sobre. Il n'y a pas ici les exagérations et exubérances de jeu que l'on trouve parfois dans les films historiques asiatiques. Le jeu des acteurs comme le reste est feutré et subtil. Chaque conversation est à demi-mots.


C'est un film d'une grande beauté visuelle sur la laideur de l'âme, la corruption des innocents, qui se finit sans aucune rédemption.
Dur mais satisfaisant.

Créée

le 22 févr. 2018

Critique lue 369 fois

5 j'aime

Anilegna

Écrit par

Critique lue 369 fois

5

Du même critique

La Momie
Anilegna
8

Bienvenus en Egypte!

Quant Evelyn Carnahan, jeune archéologue frustrée, et son frère Jonathan, bon à rien extraordinaire, font équipe avec Rick O'Connell, aventurier dur à cuire au coeur tendre, pour partir à la...

le 19 avr. 2017

39 j'aime

35

Le Bazar de la Charité
Anilegna
6

Un gros bazar

Belle production soignée au niveau des décors et des costumes. TF1 n'a pas fait les choses à moitié côté casting non plus. Cependant, si l'intrigue est intéressante la plupart du temps, le manque de...

le 10 déc. 2019

34 j'aime

1

L'Arme fatale
Anilegna
8

Fatal à tout point de vue

Au firmament des buddy movies, cette "Arme Fatale" tient le haut du pavé.Richard Donner nous présente, dans ce qui sera un premier opus, le couple (parfait) formé par Roger Murtaugh (Danny Glover) et...

le 20 juil. 2022

31 j'aime

5