*Insérez ici une blague faite à partir du titre*
J'ai vu "Il était temps" en ce long week-end de novembre, et j'ai passé un très bon moment.
Alors, évidemment, pas de grandes surprises. C'est une comédie romantique à l'anglaise. On sait d'avance qu'on va voir des gens heureux, des difficultés qu'ils surmonteront, tout ça saupoudré d'humour british. Jusque là, ce film rentre bien dans les cases qu'on peut lui coller avant de l'avoir vu.
Cependant, les quelques craintes que j'ai pu avoir avant la séances se sont toutes révélées infondées.
Tout d'abord, il y avait la peur de la bande annonce qui en dit trop : trop sur l'histoire qu'elle pourrait révéler aux trois quarts, trop sur l'humour quand elle pourrait comporter la moitié des gags. Ici, il n'en est rien. La bande annonce nous faisait croire à une histoire principalement centrée sur le couple et sur les difficultés du héros à le construire... et c'est en fait une petite partie du film. Le scenario est en fait très orienté sur le héros, et relativement peu sur le couple. On voit même finalement assez peu Rachel McAdams. Je n'en dirai pas plus sur le scenario, mais il n'a finalement que peu de rapport avec la bande annonce. Cette dernière ne suit pas l'histoire, ni chronologiquement, ni en importance des éléments. Elle ne sert finalement qu'a nous faire comprendre le principe du film, celui des voyages du héros dans son passé... un très bon point, donc.
Pour l'humour, là aussi, craintes infondées. Certains gags de la bande annonce ne sont d'ailleurs même pas dans le montage final du film, c'est assez rare pour être souligné. L'humour est bien présente, l'humour à l'anglaise, à doses égales tout au long du film, ni trop, ni trop peu. Un humour certes moins déjanté, moins "WTF??" que dans un Love Actually, mais du coup plus universel. Ca coule bien, tout au long du film, et ca nous emporte agréablement.
Alors, évidemment, si vous avez peur d'un peu de mièvrerie, de bons sentiments, d’événements heureux, et de la mise sur piédestal des petits plaisirs simples de la vie, surtout, passez votre chemin. Oui, c'est "mignon", comme on peut s'y attendre, c'est "gentil". Mais là où on on trouve si souvent des exagérations, des énormes clichés, du bon sentiment qui déborde, dans ce film, tout est justement dosé. Il y a du bon sentiment, oui, mais pas à outrance. Le héros n'est ni un super raté, ni un gros connard qui devient gentil à la fin, ni un mec qui veut sauver le monde. Il n'est pas confronté à des événements hyper tragiques, qu'il voudrait changer, mais apprend qu'il ne peut pas. Non, bien sur, il apprendra que son "pouvoir" a des limites, mais finalement sur des événements qui ne sont des sacrifices irréversibles à vous déchirer le cœur.
Les personnages, qui ne sont donc pas aussi caricaturaux qu'on pourrait le craindre, en sont d'autant plus attachants. Variés et tous avec leur charme propre, ils font évidemment la beauté du film. Servis par des acteurs excellents, et un Domhnall Gleeson omniprésent (plutôt avec brio), on les aime tous, et ils nous émeuvent vraiment. Chose impossible si cela débordait de trop de sentimentalisme.
Au final donc, un cocktail bien réussi d'humour, d'émotion, de bons sentiments, de personnages originaux, pour deux heures qu'on ne voit pas s'écouler. Une bonne surprise en cette fin d'année.