Après sa trilogie du dollars, Sergio Leone s'attaque à celle des Il Était Une Fois... Doté d'un budget confortable en comparaison avec sa première trilogie, Leone peut enfin laisser exploser pleinement son talent et éviter ses premières erreurs. Il Était Une Fois Dans L'Ouest est sa plus grande réussite, magnifiquement structuré avec des plans maîtrisés de bout en bout, des paysages exceptionnels et des scènes cultes s'accumulant du début à la fin. La première scène lente, et osée, a certainement du influencer des mecs comme Tarantino. Trois tueurs passant le temps avant l'arrivée du train, dont un avec une mouche collée au visage. 10 minutes d'ouverture la-dessus ! Culte. Le film en est plombé.De l'assassinat sans foi ni loi de la famille ou encore la scène du wagon dans le train,... pour se terminer dans la plus pure tradition western, un bon vieux duel. Le téléspectateur n'est pas en reste. Tout comme pour les dialogues toujours aussi exquis:
- 5.000$ c'est la récompense pour cette homme.
- Judas s'est contenté de 4970$ de moins
- Y avait pas de dollars à ce temps-là !
- Mais y avait déjà des fils de putes !

Leone capture également à merveille l'univers de l'exploration de l'ouest américain. Ses villes naissantes, sa voie de chemin de fer en construction,... On s'y croirait.
N'oublions pas Ennio Morriconne qui fait là son meilleur travail avec Sergio Leone. Un lyrisme puissant, époustouflant, émouvant qui ne vous manquera pas de faire dresser les poils, et ce, toujours au bon moment.

Le film manque finalement de peu la note de 10. Pour une erreur de casting: Charles Bronson ! Bordel, sa gueule me revient toujours pas, j'y peux rien ! Entre sa tête d'acteur à succès typique des débuts des 70s et son jeu ultra monolithique et sans aucune finesse, Charles Bronson a beau avoir joué dans des grands films, il n'en reste pas moins pour moi un Chuck Norris avant l'heure. Un acteur à gros bras, sans finesse. Il parait qu'il était prévu à sa place d'ailleurs Clint Eastwood, qui a refusé de peur de se faire enfermer dans un genre. On ne peut en effet s'empêcher de voir à chaque plan où apparait l'homme sans nom, ou l'homme à l'harmonica, d'y voir plutôt notre cher Eastwood qui aurait été tellement magnifique dans ce rôle sur-mesure. Dommage ! Le film n'en reste pas moins culte et certainement le meilleur Leone, le meilleur donc Spaghetti Western, et donc le meilleur Western tout court. On peut avoir des préférences, des coups de cœur pour un autre (comme moi avec L'Impitoyable), il n'empêche, on ne peut nier cette maîtrise dingue et parfaite qu'a réalisé Sergio Leone avec Il Etait Une Fois Dans L'Ouest. Un chef-d'œuvre tout simplement.

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le 12 nov. 2010

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FlyingMan

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