Tu seras un homme mon fils

Je suis ton père Calogero. C'est moi qui était là quand on t'a mis au monde, qui t'ai élevé, qui conduit jour après jour ce bus de cet éternel point A à cet éternel à cet éternel point B pour que tu ne manques de rien et que tu sois fier de ton père. Alors pourquoi n'est tu pas fier moi? Je sais, je ne suis ni riche ni puissant, mais je mène une vie honnête et on me respecte dans le quartier pour ça. On me respecte autant qu'on me méprise. Mais ceux qui me méprise ne sont pas digne de l'intérêt qu'on leur porte. Ce sont des malfrats, sans morale ni scrupule, comme ce Sonny que tu admires, et qui déjà a l'outrecuidance de se prendre pour ton père.
Il t'aime beaucoup, c'est vrai. Tu lui as rendu un énorme service par le passé. Il tient à te rendre la pareille, mais ce n'est pas te rendre service que de faire de toi son protégé. Et toi aussi tu l'aimes, il est riche et puissant, lui. Il peut te protéger des petits caïds du quartier qui pourrait d'embarquer dans des combines foireuses, ou te protéger des gangs rivaux. Il te fait miroiter un avenir ensoleillé, tu seras un grand du syndicat un jour.
Et toi tu en es venu à le considérer comme ton père, tu le suis aveuglément. C'est à lui que tu demandes conseil au sujet des filles. Moi je n'existe plus, ou pire, tu méprise comme lui. Tous les fils ont des problèmes avec leur père à ton âge. Ca passera tu verras, mais tâche de ne pas dire ou faire des choses que tu pourrais regretter.
Tu es grand maintenant, tu peux voir ce qui est bien et mal. Tu peux choisir ta propre voie en connaissance de cause. J'espère que tu feras le bon choix avant qu'il ne soit trop tard pour reculer.