Ce que j'aime dans le cinéma, surtout au vu d'un sujet tel que le patriarcat qui peut donner matière à faire réfléchir le spectateur sur ce qu'on lui montre, c'est quand il me laisse interpréter ce que je vois, pour être ému, révolté, chamboulé. Les violences conjugales, la femme condamnée au travail domestique, totalement dépendante et soumise à l'homme évoquent évidemment la violence sexiste du patriarcat qui est un sujet de société fort, que l'on observe à travers la vie merdique d'une femme et le cheminement pour son émancipation. Je me rends en salle en me disant donc qu'un tel sujet ne peut donc que révéler un film au moins marquant. Et bien...


La mort du grand-père est marrante, les interactions avec le grand-père pendant le repas aussi. Voila. C'est tout ce que je dirais de positif sur ce film.


Sinon, tout ce que fait ce film dans chacune de ses scènes est le contraire de ce que j'ai dit en début de critique, ce film est tout ce que je déteste au cinéma.


C'est simple, tout est écrit, chaque scène doit faire avancer le scénario d'une quelconque manière, ou alors bien appuyer lourdement sur ce que le spectateur doit ressentir. Rien n'est dans la subtilité, et même au-delà de ça, tout est tellement faux. Pourtant c'est une histoire tout à faire crédible. Mais la mise en scène balourde qui empêche de susciter toute émotion sans artificialité, les dialogues là pour tout expliquer comme si cette lourdeur dans la mise en scène n'avait pas suffit, la musique souligant ce que le spectateur doit ressentir au cas où il n'aurait toujours pas compris, les évidences prévisibles du scénario, tout ça rend le film factice et m'a rapidement fait comprendre dans quel long chemin vers l'ennui je venais de m'engouffrer.


Chaque effet de style du film, du noir et blanc, en passant par les chorégraphies lorsque la femme se fait battre, le comique pour ne pas trop passer pour misérabiliste, ou le pseudo-réalisme, ne fait que renforcer chacun à leur manière ce malaise qui s'installe minutes après minutes, par le sentiment qu'on prend le spectateur pour un con à marteler sans relâche un message, qui est au final desservi.


J'en ai retenu un film plat et chiant, et avoir un sujet à la fois triste et intéressant, n'engage en aucun que le film saura l'exploiter à bon escient, la preuve en est par cette immense daube.

Pataluil
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le 22 mars 2024

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