Il est des phares inébranlables, des monstres sacrés qui crèvent l'écran, des statues que le cinéma élève à la gloire de ses personnages les plus raffinés. Il est de ces films que vous visionnez l'oeil brillant et le coeur en bandoulière, fiers de faire partie de cette race humaine décidément éclairée et exquise.
Ilsa, Ilsa, Ilsa. Ma supérieure et mon modèle, depuis le jour où je t'ai vu, campée droite dans tes cuissardes forcément nazies, illuminée par un décolleté si esthète qu'on y apercevrait le nombril, agrémentée d'un carré brushé blanc sorti tout droit d'un clip de Lady Gaga, en train de susurrer et asséner avec un accent aussi allemand que moi je suis vietnamienne.
Ilsa, Ilsa, Ilsa. Le monde qu'ils ont créé dans le seul but que tu le peuple est à la hauteur de ton personnage. Ô camp 9, reproduction à n'en point du douter fidèlement historique des camps de concentration nazis. En témoignent tes murs bleu lilas, les roses écarlates qui poussent au coin des chemins (délicatesse féminine, quand tu nous tiens c'est même sur les chemins), tes baraquement remplis de prisonnières à la cuisse aussi découverte que la poitrine, ou encore cette salle des tortures aux murs éclaboussés de sang mais aux meubles impeccables.
Tortures? Mais comment t'en vouloir Ilsa, après tout ce genre d'expériences est cautionnée "intérêt public" puisqu'arracher les yeux d'une fille changera obligatoirement le cours de la guerre. Quelle doctoresse de choc, toute entière dévouée au service du III° Reich. À cris! À corps! Ah, parlons-en du corps. Même si les arguments scientifiques sont suffisamment précis pour aller couper la chique à n'importe qui, on sent que ces deux paires d'obus -qui sont là, nul doute, pour témoigner de l'utilisation du silicone en pleine II° Guerre Mondiale- sont un argument de poids dans toute prise de bec.
Rendons également hommage, Ilsa, Ilsa, à cette mission sulfureusement féministe qui consiste à prouver la supériorité de la femme en établissant sa plus grande capacité à résister à la torture. Ilsa, quel programme scientifique! On sent que les subventions d'état vont adorer l'idée, nous en tout cas on te suit à fond.
Et comment pourrait-il en être autrement, lorsque sous l'uniforme sérieux du docteur / fräulein Komendant se dévoile peu un peu un coeur de femme. Ô Ilsa, symbole du sexe faible qui se rêvait fort, comme on t'envie lorsqu'on entend ton coeur battre la chamade sous les doigts de Wolf, l'étalon américain qui te fait jouir des nuits entières là où les autres échouaient lamentablement et s'en allaient se faire castrer au couteau à pizza.
Ilsa, je pourrais continuer comme ça pendant des mois, mais je ne voudrais pas spoiler ce grand cru Godwin.
Et puis, j'ai une cravache à aller acheter de ce pas.
lultrafame
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le 28 nov. 2010

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lultrafame

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