La bande annonce de "In another country" nous montrant Isabelle Huppert dialoguant en anglais avec des mâles coréens, donnait une impression d'insignifiance tant les dialogues semblaient simplistes. Heureusement, quelques cartons nous signalaient que ce film là avait été adoré par Télérama, Les inrocks et Libé, signe sinon de chef d'oeuvre absolu mais de bon goût, Hang Sang-soo étant de toutes les façons un réalisateur incontournable.
Peu familier du metteur en scène coréen, j'ai visionné hier soir, jour de la sortie, l'oeuvre dans une salle où j'étais l'unique spectateur. Le public pas vraiment convaincu du côté comique de la chose a peut être préféré se poiler devant la quatrième mouture d'Astérix.... Je ne sais pas si les nouvelles aventures du gaulois en Angleterre sont drôles mais celles de notre gauloise Isabelle Huppert en Corée ne le sont assurément pas.
Cela commence par une scène hallucinante de lourdeur entre une mère et sa fille, se plaignant d'un oncle qui a ruiné la famille. Il y avait au moins quarante ans que je n'avais pas vu (enfin, lu, c'était sous-titré) une entrée en matière aussi mal fichue et mal dialoguée. Après deux minutes de projection, le spectateur voit s'envoler la possibilité d'inscrire ce film parmi ses 10 préférés dans le sondage de fin d'année des magazines branchés. La jeune fille du début, énervée, part écrire un scénario de court-métrage mettant en scène une femme française rencontrée dans un festival. On se détend comme on peut.... Au final, surement très inspirée ou très vénére, elle écrira trois histoires différentes mais avec les mêmes personnages dans les mêmes lieux. Trois histoires de femme : une célibataire, une adultère et une trompée. Toutes les trois vont chercher à voir un phare, seule attraction de cette station balnéaire et rencontreront un maître nageur un peu simplet. Ces trois femmes, c'est chaque fois Isabelle Huppert, dont le cinéaste semble être un grand fan.
Moi aussi j'aime bien l'actrice mais pas au point de la regarder trottiner pendant une heure trente en chaussures Prada ou en ballerines Repetto, sur un bord de mer coréen assez sinistre, vraisemblablement hors saison.
Les trois histoires sont totalement anecdotiques, mais la critique branchée l'a dit, l'esssentiel est évidemment ailleurs (oui, je consulte les critiques quand le film m'a un peu échappé). Tout d'abord, il paraitrait que les décors de cet appart/ hôtel standardisé dans lequel évoluent les personnages, ont été filmés à la manière d'un Kubrick dans "Shining", les rendant ainsi totalement oppressants. Heu, faut pas pousser quand même...des escaliers et des balcons en bois avec Isabelle Huppert posée dessus, ce n'est pas franchement terrifiant.
D'autres critiques intelligents y ont vu toutes les facettes d'une femme et un discours éclatant sur sa sexualité... Là, pourquoi pas ? Je pense que c'est la vision de Mlle Huppert assise sur une bite d'amarrage et regardant un phare jaillissant de l'eau qui leur a mis la puce à l'oreille.
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pilyen
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le 18 oct. 2012

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