Spectacle de Franck Lepage. Ancien employé du ministère de la culture, Franck explique avec un brin de cynisme l’origine, le rôle, et le fonctionnement du ministère de la culture française.
A l’origine, ce ministère créé après la seconde guerre mondiale avait pour objectif d’éduquer les nouvelles générations, afin d’empêcher un retour du fascisme. Mais la culture au sens large n’est malheureusement pas incompatible avec le fascisme puisque même parmi les nazis figuraient des gens très cultivés. Cette culture, c’est en fait une éducation politique, que les différents partis au pouvoir vont s’accaparer. Au fil des années, cette l’éducation anti-fasciste a basculé dans une éducation au capitalisme. Le langage a évolué en conséquence : Dans les livres de management des années 1960, le mot ‘hiérarchie’ était très employé, alors qu’aujourd’hui il a quasiment disparu, et le mot le plus utilisé dans ces livres est le mot « Projet ». Pour les salariés -qu’on préfère d’ailleurs appeler collaborateurs- il est en effet facile de s’insurger contre une hiérarchie, mais il est très mal vu de s’insurger contre un projet.
Franck nous explique que dans le milieu de la culture, ce sont les mêmes subtilités de langage qui prennent place. Pour obtenir des subventions, les artistes et associations doivent rentrer dans un cadre, comme par exemple bannir le terme « lutte des classe » au profit de termes comme « solidarité » ou « lien social ». C’est ainsi qu’il montre leur soutien au gouvernement et au système au place, même si c’est ce même système qui permet par exemple en 1999 à Michelin de licencier 7500 personnes l’année même où la société annonce des bénéfices record, avec les conséquences qu’on imagine sur la vie locale et le lien social.
Des réflexions intéressantes sur les subtilités de langage, l’importance du lexique employées, et en passant un petit clin d’oeil aux consultations de psychologues lacaniens qui mettent fin aux séances dès qu’ils jugent qu’un événement significatif a été abordé..


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le 30 déc. 2015

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