Quand la ville dort, Pacino veille !!!
Avant son magnifique Batman (The Dark Knight) et son blockbuster cérébral (Inception), Christopher Nolan avait déjà prouvé son art hollywoodien avec ce grand polar classique. Will Dormer, un as de la crim', cherche à coincer le meurtrier d'une jeune fille, mais il n'enquête pas n'importe où ni n'importe quand : c'est dans un bled d'Alaska, en effet, que la victime a été battue à mort. Et en cette saison, en Alaska, il ne fait jamais nuit. Quand on est un héros finissant, dont la carrière accuse des zones d'ombre, le jour peut être dérangeant. Dans le brouillard, Dormer commet l'irréparable. Désormais, il partage un secret avec l'assassin qu'il traque. Le genre de secret qui empêche de dormir...
Nolan transcende le film noir en mettant la culpabilité de ses personnages en pleine lumière et en filmant le décor comme le reflet de leur conscience. Cette mauvaise conscience qu'on rêve d'endormir, au moins pour quelques heures. Peine perdue pour Dormer : même dans sa chambre d'hôtel où il se calfeutre, la clarté le poursuit. Dans Insomnia, assassins et justiciers sont seuls, taraudés pendant que sommeillent les braves gens. A la fin, une route magnifique mène le flic épuisé jusqu'au repos. Morale de ce film noir : il faut savoir fermer les yeux !!!