Assaut du Capitole.

Parodie de révolution, accessible aux fauteuils roulants. 

Au tout début, à peine trois flics dont deux femmes pour garder le Capitole, pour mater un foutage de gueule déjà prévu à l’avance. Puis quelques dizaines de flics, aimablement en bonnet d’hiver et mains nues, histoire de ne pas faire fuir trop vite le chaos. 

Les échafaudages sont là pour brouiller la forntière entre le Capitole et le monde, le rendre plus accessible, donner plus d’idées à la foule. 

N'importe quelle ambassade américaine a des fenêtres plus solides que celles du rez-de-chaussée du Capitole. 

Les assistants parlementaires en ballerines cachent leur anus sous les premières tables venues. 

Alors que des révoltés ont déjà pénétré le bâtiment depuis des quarts d’heure, les murs refusent de se transformer en baies vitrées brisables face aux milliers d’autres corps qui attendent encore dehors.  

Si le Capitole avait compté moins de dédales et de dorures, il aurait pu connaître un vrai début de révolution, au lieu de cette lente balade de couloirs presque guidée par une poignée de flics. 

Des lustres hésitent à entrechoquer les drapeaux américains et sécessionnistes nouvellement arrivés. 

La longue lutte du tunnel ne fait apparaître aucun président ni flingue. Elle permet de justifier la paralysie paresseuse de quinze mille corps. 

La coupole n’aura pas eu le temps de se remplir de cris ni de cadavres. Ses grands tableaux se réjouissent presque, des quelques dizaines de corps qui ont bien voulu les atteindre par la force. 

Les États-Unis ne sont pas fait pour les jacqueries, ils ne se savent aucune transition entre les sit-ins d’une dizaine de pancarte et les émeutes.