Un docu d'ambiance, avare en informations mais riche en longs plans fixes
Un documentaire intrigant qui soulève des questions intéressantes, tantôt philosophiques, historiques ou ethnologiques en nous confrontant à des problématiques temporelles très stimulantes.
- Comment la surface de notre planète pourrait-elle être amenée à évoluer au fil des siècles
- Comment appréhender une durée aussi formidablement abstraite que 100000 ans
- Que sera l'humain ou l'espèce dominante dans si longtemps
- Comment lui laisser un message, un avertissement suffisamment universel pour qu'il puisse être compris et accepté, quand on voit la désinvolture avec laquelle nos archéologues actuels ignorent les messages de nos ancêtres bien plus proches.
Au-delà de ces questions, le documentaire est particulièrement peu informatif. On en sait très peu sur le site de stockage lui-même, trop peu pour ressentir cette sensation de démesure et d'écrasement qu'évoquent certaines critiques. On n'apprend rien sur le financement ou les modalités de construction de l'édifice, sur les instigateurs du projet, son planning ou quoi que ce soit de ce genre.
Les images sont lentes, allant du long travelling au plan fixe sur un bout de roche dans le noir. On se croirait dans le Stalker de "Tarkovski", en plus chiant. On en apprend d'ailleurs pas beaucoup plus par les images et ce ne sont pas les mines alanguies des personnalités interviewées qui m'ont fait sortir de ma torpeur. Certains ont même l'air complètement endormis au moment où la caméra se met en marche, et se réveillent doucement, le temps d'un long silence sûrement lourd de sens, avant d'ouvrir la bouche pour répéter ce que leurs collègues ont déjà expliqué trois fois.
J'imagine que j'aurais pu adorer si j'avais accroché à cette ambiance bizarre et lancinante. Au lieu de ça, j'ai passé le dernier tiers en accéléré, en me demandant en quoi ce truc était tourné "comme un film de SF", dans l'espoir d'une illumination tardive, mais non.