Nick Brenner après avoir quitté le monde criminel reconstruit sa vie dans un endroit paumé des Etats-Unis, avec un travail honnête et une femme aimante, jusqu'au jour où son passé va le rattraper. Scénario vu et revu, pourtant ce genre d’écriture a su donner quelque bons films. Cette Amérique modeste et oubliée est un terreau idéal pour donner naissance à ces héros simples, profondément courageux comme investis d'une mission biblique dont seuls eux se fixent toute limites morales.


Cette certaine poésie s'illustre souvent par les mêmes schémas à l'écran. On présente les gueules a travers leurs familles, leurs travail et leurs activités souvent très simples. Cette Amérique qui s'est désindustrialisée et à laissé de côté ces personnes sans pour autant prendre soins de leurs préparer cette avenir qui semble foutu. C'est cette mélancolie et lenteur qui donne généralement toute cette épaisseur et puissance qu'on a pu voir dépeinte de manière extrêmement forte dans Out of the Furnace et c'est bien là qu'Into The Ashes essaye de nous emmener.


Hors, même si là ou Scott Cooper arrivait avec brio à sortir de cette triste Amérique des films profondément touchants, cette Into The Ash, essaye péniblement de s'en approcher (rapprochement d'ailleurs étonnant et paradoxal des titres, Out of the Furnace/Into The Ashes) Il reprend ce faux rythme alternant scènes violentes avec cet habillage gris d'automne et ce questionnement permanent qu'ont nos "Working Class Hero" face à leur moralité. Le problème étant, c'est qu'il fait à peu prêt tout, en moins bien. On a du mal a développer cette empathie à mesure que le film avance. Ce n'est pas mal interprété, ce n'est pas mal filmé, la musique est discrète et bien choisie, mais il manque toute la poésie et la rage contenue pour pouvoir réellement épouser le film a travers la quête de vengeance de notre héro.


Pourtant, je parlais de gueules, elle sont bien là : Luke Grimes (les 7 mercenaires, American Sniper) Franck Grillo (American Nightmare, Point Blank, the Wheeler) James Badge Dale (The Pacific, World War Z) même si ce ne sont pas des acteurs de premières zones, il ont justement cette gueule dont ont se souvient au fil des films qu'ils interprètent, et ils tiennent ici leurs rôle convenablement.


Je pense que le problème du film vient surtout de son montage qui laisse le spectateur trop de côté, surtout dans cette scène finale où l'on préfère nous montrer le résultat en premier, plutôt que le déroulement. Il en va de même avec ce trop plein de violence "cachée" et ce nombre incroyablement élevé de morts pour ce récit et enfin, cette séquence inutile a l'hôpital, un brin surréaliste, qui en choisissant de blesser autant le héro, nous fait sortir du film. Toutes cette écriture manque un brin de finesse pour nous rattacher à cette Amérique déchue qui sait puiser sa force dans des choses simples, et a vouloir rendre ce Thriller trop "sensationnelle" Aaron Harvey, en a perdu son essence même.

IsaacWashington
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le 4 nov. 2019

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