[Contient des spoilers]

On m'avait vendu le film comme l'ascension émouvante d'un sportif vivant le vrai rêve américain véritable et qui une fois au sommet de son sport (à savoir même pas dans le top 3 des J.O) allait survivre aux vilaines atrocités de la WW2. Naïf, votre serviteur s'attendait à voir un énième film de guerre lourdaud véhiculant des valeurs d'adversité et de dépassement de soi. Impossible d'être déçu donc.

Et le miracle s'est produit. D'avance je ne te remercie pas Angelina.

Pourtant, tout avait bien commencé. La scène d'ouverture consiste en un combat d'avion somme toute plutôt bien filmé, on découvre brièvement les personnages, la tension est plutôt bien gérée et !
Flashback. Oui oui flashback. Parce que c'est bien connu, rien de mieux que de d'apprendre l'enfance du héros, Louie Zamperini en plein milieu d'une scène d'action.

Bref, on apprend que le petit Louie, il a eu une enfance difficile parce qu'il est italien mais en se faisant courser tous les jours par un gendarme, il court du feu de dieu et du coup *pouf ellipse de 10 ans, le héros national bat tous ses potes à la course mais toujours au dernier tour, parce que faut pas déconner comment on maintient le suspens sinon ?

Après ce résumé cynique mais néanmoins factuel du background du héros d'Unbroken, on se rend compte du premier (gros) problème du film : Le film nous demande de nous investir émotionnellement pour un personnage cliché sous développé et que l'on a déjà vu une bonne centaine de fois.

Bref, après la scène d'avion qui tombe à l'eau (vous l'avez ?), on enchaîne sur une des rares séquences ou le film décide de se poser et développer un peu la psychologie des rescapés notamment un des potes troufions de Louie, dommage que 10 minutes après, on en entend plus jamais parler. C'est beaucoup trop long, mais on appréciera quand même l'effort surtout au vu de la suite du film.

Parce que là, on est juste au premier tiers du film, maintenant on va attaquer le vif du sujet, la torture qu'on m'avait tant vendue yayyyy (le yay n'est pas si enthousiaste en vérité mais jouez le jeu.)


Donc après avoir pris un bain de soleil de 452 jours, et au passage un maquillage horrible (les pustules mon dieu), Louie va arriver dans un camp de prisonniers de guerre mené par la main de fer d'un chanteur de J-pop qui blague à part (c'est pas une blague, vérifiez) a le mérite de bien jouer. Va s'ensuivre des phases de tortures interminables entre le sergent japonais qui va perfectionner son aïkido sur Louie et...

C'est tout. Et ces conneries durent 1 HEURE ET DEMIE.
Il faut comprendre que les deux derniers tiers du film vont tenter de montrer comment les soldats américains tentent de survivre en attendant la fin de la guerre.

Le seul intérêt de cette deuxième partie est de voir la relation entre le sergent Watanabe et Louie évoluer à travers les scènes de torture / intimidation. Problème, impossible d'être en empathie avec un personnage aussi lisse mais aussi impossible d'être impliqué durant les moments de tension, puisque le spectateur sait pertinemment que c'est TIRE D'UNE HISTOIRE VRAIE DE VRAIE et que le personnage principal s'en tirera toujours plutôt bien.

Seule l'esquisse d'un parallèle entre la vie de Louie, immigré qui galère et de Watanabe frustré de ne pas se détacher de l'ombre de son père aurait pu être un tant soit peu intéressante si les personnages étaient un peu plus que de simples clichés ambulants.


Donc, après avoir fait l'inventaire qu'est ce qu'on peut retenir de ce "Unbroken" ?

Et bien pas grand chose. Certes les images sont belles, Le chanteur de J-pop et son bâton sont cool mais on peine à comprendre l'existence d'un tel film en 2015. La guerre c'est mal ? On sait déjà tout ça.
Pour une deuxième réalisation, on aurait pu s'attendre à quelque chose d'un peu plus d'audacieux, seul le casting, jeune dénote un peu avec le classicisme que véhicule le film. Mention spéciale pour avoir choisi Jack'O Connell acteur britannique, catégorisé ado turbulent depuis Skins comme rôle principal pour jouer le bon soldat américain d'origine italienne, ça m'a quand même bien fait marrer.


En conclusion, Unbroken casse pas des briques (vous l'avez ?*), ne justifie jamais son existence et souffre de gros problèmes de rythme et d'écriture.

C'était sacrément nul, j'ai même pas fini la main sur le coeur.


Ps : Le film est plutôt assez beau dans l'ensemble, mais les fondus dégueulasses, on pouvait éviter quand même.
Ps2 : Surement l'une des pires fins de film. Terminer sur 10 panneaux de texte pour finir l'histoire, non merci. Je ne vais pas au cinéma pour lire un bouquin.
Pendrago
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le 18 janv. 2015

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