Changement de décor pour Sean Durkin mais certainement pas de registre. À dire vrai, ôtez le catch de l'équation et Iron Claw raconte plus ou moins la même histoire que The Nest, le précédent long de Durkin. Le récit d'une famille menée puis détruite à petit feu par la figure paternelle. Au départ uni par le sang et pour le sport, Durkin observe la lente dissolution d'un clan empoisonné par ses propres valeurs. Un ordre nuisible personnifié par un père (Fritz) autoritaire et manipulateur, cherchant sa revanche à travers ses quatre fils : Kevin, le grand frère doux et protecteur, les deux chiens fous Mike et Kerry puis le mouton noir Mike. Chacun doit porter ce fardeau, et le poids ne fait qu'augmenter avec le temps. Comme toute bonne tragédie, les germes sont plantées dès la première heure : le désir de reconnaissance, la compétition entre frères, la fratrie tout simplement. Durkin prend ce temps pour rendre la descente aux enfers encore plus longue (un peu trop d'ailleurs) et difficile. On en oublie même qu'Iron Claw est inspiré d'une histoire vraie et en l'occurrence il aurait pu être encore plus glauque. On a déjà suffisamment mal pour les personnages, dont l'esprit conditionné s'effrite en révélant la fragilité aussi bien physique que psychologique. Le scénario dessine également par petites touches une mère indulgente mais effacée, dont la prise de conscience dans une scène où le soin des apparences est enfin outrepassé par la peine déchire le cœur. Sans trop appuyer, la mise en scène offre quelques respirations bienvenues. Une séquence onirique assez émouvante puis cet épilogue où ce sont les enfants trouvent les mots pour reconstruire la famille.