Après s'être uni aux coté de ses confrères super héros pour Avengers, retour à l’univers traditionnel pour Iron man. Jon Favreau passe sa casquette de réalisateur à Shane Black, injectant à son film sa touche drama/action/comédie, nous promettant ainsi une conclusion digne de son nom. Il est maintenant temps pour Tony Stark de tirer sa révérence. Tout du moins, coté films solo. Phase 2 du MDCU officiellement enclenchée…
Clap de fin pour les films solo d’Iron man
Suite d’Iron man 1, 2 mais aussi d’Avenger, Iron man 3 sera plus concentré sur ses personnages. Avenger aura eu de lourdes conséquences psychiques pour Tony plus en difficultés que jamais. Cauchemars incessants, notre héros insomniaque, continuant de travailler d’arrache-pied sur de nouvelles armures sophistiquées est en proie à de nombreuses crises d’angoisse, apeuré d’une menace imminente. Un Iron man misant plus sur la psychologie du personnage que sur le spectacle super héroïque ? Et pourquoi pas ?
Shane Black réalisateur, attendez-vous à du lourd autant visuellement que scénaristiquement. Tout en gardant l’esprit Iron Man, Shane bouscule la routine, basculant l’univers dans l’originalité. Mature, réussissant haut la main à mixer sérieux et rire, tout en basculant vers la première demi heure dans du pur thriller fascinant, il fallait oser et notre réalisateur a réussi.
Dieu, aliens, autres dimensions, je suis qu’un type dans une boîte de
conserve. Et je pense que si je n’ai pas craqué, c’est parce que tu es
venue vivre avec moi. Et c’est génial. Oui je t’aime, j’ai beaucoup de
chance. Mais chérie, je n’arrive pas à dormir. Toi, tu dors et moi je
viens ici et je fais mon truc. Je bricole. Et la menace est imminente
et je dois protéger la seule chose qui m’est essentielle, c’est toi.
Amérique, tu es prête pour une nouvelle leçon ?
Visuel crépusculaire et sombre, le coté spectaculaire, le cahier des charges rapidement remplit, la patte Shane Black, on la voit et elle sera d’autant plus visible dans la dernière demie heure juste dantesque, digne d’un vrai comics. Tant de joie et pourtant, Black commettra l’irréparable au bout d’1h10, à deux de doigts de bousiller son futur chef d’œuvre.
Scénario surprenant, Black, tout en nous en mettant plein la vue, ne compte pas en rester là, optant pour un ton plus réaliste qu’Iron man 1 et 2, utilisant habillement l’impressionnante technologie Extremis, mettant Tony Stark sans armure hors de son territoire en le faisant copinant avec un gosse tout en le faisant devenir une sorte de MacGyver en milieu de film. Black, on arrivera à lui pardonner l’horreur du twist du troisième acte parce qu’il a osé. Osé sortir du format routinier des super héros Marvel, osé offrir autre chose qu’un film héroïque lambda et cliché. Ce troisième opus, mélancolique, nostalgique, parfois violent, se voudra souvent touchant et profond.
Les scènes d’action, bien filmées et dynamiques, proposant des séquences différentes des autres Iron Man, le tout sans jamais dénaturer l’âme de l’univers, on n’y croyait pas. Que ce soit la spectaculaire scène de destruction du manoir de Stark, ou ce final digne d’un feu d’artifice de chez Disney (du bon Disney hein), notre Iron man 3 a définitivement gagné mon cœur. Certes, nous sommes tombés des nues lors du twist autour du Mandarin, se demandant si nous n’assistions pas à une vilaine blague de tonton Kevin Feige, pourtant, cet élément n’aura pas saboté le film. Pour ça, il vous faudra regarder le court métrage sur le personnage.
Tony Stark : T’as vu ça ? J’ai assuré. Rhodes : C’est la vitre que tu
as descendu. Tony Stark : En fait, je visais l’ampoule mais c’est
infaisable à cette distance.
Un Marvel mature
Le super héros en armure aura mérité une conclusion digne de son nom. Quant à l’excellent casting, il brille toujours avec un Robert Downey Jr, tout en classe, continuant à faire ce qu’il sait le mieux faire : nous balancer de la punchline. Don Cheadle a trouvé ses marques, moins coincé, plus à l’aise, gagnant en épaisseur, livrant une prestation amusante grâce à son duo avec Downey Jr. Oh que ca sent bon le duo de buddy movie.
Mention aussi pour Gwyneth Palltrow qui fait cette fois un sans fautes, plus impliquée que jamais, nous livrant quelques petites surprises. Alors que James Badge Dale, véritable sosie de Tom Hanks et petit nouveau de la bande réussit à s'imposer, Jon Favreau, bien que présent en début de film, voit son absence se faire ressentir par la suite. Je serai plus mitigé du coté de Guy Pierce et SURTOUT Ben Kingsley, pourtant terrifiant, froid et très efficace au départ. Oui, c’est Kingsley le véritable souci venant faire capoter notre film. Du coup, à cause de ça, on croirait avoir fait un retour en arrière à l’époque de Batman et Robin. Mais un bref retour en arrière.
Que serait Iron man sans sa technologie éblouissante ? On arrive ENCORE à nous en mettre plein les mirettes, ayant toujours dans la ligne de mire le fait que tout ce high tech se soit d’être réaliste et détaillé. Mention au nouveau système ultra cool permettant à Tony d’enfiler son armure.
Je m’appelle Tony Stark et je n’ai pas peur de vous. Je sais que vous
n’êtes qu’un lâche. J’ai donc décidé que vous étiez déjà mort. Je vais
venir chercher le corps. Ce n’est pas de la politique, rien qu’une
bonne vieille vengeance à l’ancienne.
Au final, la magie du premier opus est plus que jamais au rendez-vous MAIS avec quelques nouveautés. On attendait plus, on attendait mieux de ce Iron man 3, et on l’a eu. D’excellents effets spéciaux, du high tech, des musiques et de l’humour narquois qui marchent, une ambiance sombre/mature/crépusculaire, un mix film d’action vieux et moderne, une histoire brillement traitée qui tient la route, des bad guy trop kitsch ok, mais une œuvre qui ose. Magnifique conclusion pour un super héros qu’on n’oubliera pas de sitôt.