J'ai trés envie de réagir longuement sur ce film, tant je suis partagé dans mes impressions, et je m'excuse d'avance si je suis trop long dans ma critique.


J’avais déjà aperçu le livre de « Jack et la Mécanique du cœur », en magasin et remarqué l’originalité de la couverture et du résumé, mais je suis passé à côté, préférant acheter d’autres livres, je ne l’ai donc toujours pas lu (et je ne le ferais sans doute jamais). Je découvre donc cette histoire à travers le film français, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne m’a pas laissé indifférent, je dirais même que mes sentiments ont fait les montagnes russes tant je suis déçu par certains aspects de l’œuvre et enchanté par d’autres.


L’histoire est très originale et nous propose autre chose que les clichés habituels du genre, même si l’on comptera de nombreuses pirouettes faciles et convenues. Un bébé, né le jour le plus froid, a le cœur glacé. On le lui remplace par une horloge. En grandissant, l’enfant apprend trois règles vitales pour préserver son cœur fragile, dont celle de ne pas tomber amoureux, mais sa rencontre avec miss Acacia mettra à mal cette consigne. C’est donc une histoire d’amour, auréolé de fantastique. La poésie est présente à chaque instant, que ce soit dans les répliques, ou dans les décors, comme dans les musiques, et tout cela est très réussi.


Malheureusement, le doublage est abominable. Mathias Malzieu (Jack) détruit son personnage avec une prestation molle et déprimante. Olivia Ruiz (voix) obtient la palme de la plus mauvaise comédienne, avec un jeu fade. C’est bien simple, elle est complètement éteinte, elle n’insuffle aucune vie à son personnage et toutes ses répliques sonnent faux, par chance, ses chansons, quant à elles, sont réussies. Grand Corps Malade (Joe) vient nous prouver que l’on peut faire encore pire, avec ces monologues entêtants, et sa voix sans nuances, ennuyeuse, elle dénote complètement et gâche le spectacle. Jusque-là, un casting catastrophique. Heureusement, on peut compter sur les présences de Jean Rochefort (Méliès) qui remonte le niveau grâce à son immense talent, Rossy de Palma (Luna), qui ramène un peu de vie au milieu de ces tristes performances, ainsi que Marie Vincent (Madeleine) qui est tout à fait remarquable. On appréciera particulièrement les participations d’Arthur H et d’Alain Bashung. Personnellement, je n’aime pas Cali en tant que chanteur (une voix qui me laisse indifférent), et je n'apprécie donc pas ses performances sur le film, je regrette ce choix d’interprète pour les chansons, même si je reconnais volontiers leurs qualités.


Un mot aussi pour l’animation, qui aurait pu être beaucoup mieux. Les décors sont sublimes, mais les mouvements des personnages manquent de naturel et de fluidité. Une aura Burtonesque semble avoir inspiré l’esthétique de l’œuvre, même si le résultat ici est discutable.


Je n’avais pas l’intention de mettre une note au dessus de la moyenne, mais c’était avant de découvrir la fin, qui intervient et laisse prendre une nouvelle dimension à l’histoire. Une fin qui ose l’originalité, et invite au merveilleux et à l’imaginaire, une apothéose de poésie qui nous aura bien accompagnés tout le long du film. C’est évidemment ce que j’ai le plus aimé dans l’œuvre. Je regrette que les 1h20 de film qui précède ce final ne soit pas du même acabit.


https://www.cineanimation.fr/

Casse-Bonbon

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