Vous qui entrez dans cette "Cité des jarres", oubliez donc tous les clichés inhérents à l'Islande: ses paysages superbes, le bien-être de ses habitants... Nous sommes ici dans l'univers ultra-sombre, glauque et éprouvant du plus grand écrivain vivant que compte ce pays: Arnaldur Indridason. Qui plus est adapté à l'écran par le plus grand réalisateur de ce même pays: Baltasar Kormakur. Ce qui donne un film noir et quasi désespéré, à l'image de son (anti-)héros l'inspecteur Erlendur Svensson, qui nous ballade mélancoliquement dans une intrigue tordue à souhait, prétexte en fait à dresser un portrait peu glorieux de l'Islande contemporaine, semble-t-il en proie à de nombreux démons. Dur cependant de se hisser au niveau des romans d'Indridason, ce que ne parvient pas toujours à faire Kormakur.