Tony Gilroy connaît son Bourne sur le bout des doigts, ayant oeuvré aux scénarii des trois opus précédents. Il maîtrise donc les rouages de cet engrenage mêlant espionnage, action badass et regard en coin sur notre monde (enfin surtout des USA, car ceux-ci, on le sait depuis longtemps, sont le monde), quelque part entre main mise illégalement sur les intérêts étrangers et montée du trumpisme avec sa crise de complotisme.
Jeremy Renner est très efficace dans ce rôle, et la réalisation est plutôt rythmée et maîtrisée. Mais…
J’ai le même problème qu’avec le passage de Mission: Impossible au cinéma (et ce depuis le premier épisode) : ce film aurait gagné à s’affranchir totalement de l’univers Bourne, quitte à faire un film y ressemblant, mais n’y faisant pas allusion. On a l’impression qu’on s’y rattache de manière un peu artificielle histoire de monétiser la franchise, mais sans trop y croire.
Ce pas de côté n’est pas raté, mais est un peu trop collé à la saga pour être efficace.