Je suis un homme, un vrai
6.2
Je suis un homme, un vrai

Court-métrage de Aurélien Mathieu (2018)

Ce film est juste. Il y en a beaucoup, des parents comme ça, qu’ils veulent que leur enfant soit un champion. Mais ce n’est pas exactement de cela que parle le film. Il est ici question du machisme ordinaire et plus précisément de la façon dont certains pères s’adressent à leurs fils. Le garçon doit être un battant, un guerrier, il ne doit pas pleurer, ne manifester aucune émotion. J’ai pensé à Douze hommes en colère et plus précisément au juré qui est le dernier à changer d’avis, parce qu’il n’était pas capable d’envisager la culpabilité de l’accusé sans penser à sa relation conflictuelle avec son fils, dont il avait voulu faire un homme, un vrai.


Le film n’évite pas certaines maladresses : même si la fille est vite mise sur la touche, on aurait pu imaginer autre chose avec son frère, ça reste plat. Sa mise à l’écart manque de subtilité, dès la scène de la voiture. Mais le choix du rugby est plutôt pertinent par rapport au propos du réalisateur : même s'il y a un peu moins d'homophobie dans que dans le foot, le phénomène y est présent, mais le rugby incarne mieux la virilité que le foot. En tout cas c'est plus simple d'avancer son message pour le réalisateur.


Le film est touchant car le garçon, forcément se construit dans le regard de son père, sauf que celui-ci veut un homme, incapable qu’il est de respecter ce que pourrait être son fils, à savoir un homme qui ne correspondrait pas à sa conception de la masculinité. Il faudrait laisser les enfants libres de devenir ce qu’ils sont, comme on dit. Plus facile à dire qu’à faire.

socrate
7
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le 8 mars 2019

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socrate

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