Un Blondin peut en cacher un autre

Clint Eastwood ma mère elle a dit que c'était un cow boy même qu'il fume des roulés et porte des ponchos en laine en plein milieu du désert parce qu'un homme qui en a, la sueur, même pas peur. Puis ma mère elle a aussi dit que c'était un beau blond aux yeux bleus qui savait bien tâter du joujou (elle parle de son colt, vous l'aurez compris).

Alors quand je lui ai dit que j'étais aller voir le dernier Clint Eastwood au cinéma, ma mère m'a dit que ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas vu de western sur la grande toile.

J'ai donc du lui expliquer que maintenant, Papy Clint réalise des films, en fait même depuis un sacré bon bout de temps, probablement avant ma naissance, et que je n'avais pas porté une attention particulière à sa filmographie jusqu'à cette année. J'ai dû lui dire qu'Eastwood signe là un très joli film d'amitié et d'ambitions, de trahisons et de pardon, de chansons et de destins.

Les Four Seasons sont un quatuor que je ne connaissais pas, un quatuor des années 50, qui chante Cherry Baby entre autres, c'est léger, entrainant, ça reste dans la tête et ça fait claquer les doigts. Eastwood retrace ici leur chemin, depuis leurs débuts, dans de petits bars, pas tous sur scène; leurs magouilles ; leurs rencontres, amicales, amoureuses et professionnelles; leurs déboires, leur séparation, leur retour...

Le tout ressemble à un film de mafia plus qu'à un biopic musical, où tout le monde est lié plus que par les liens du sans ( ah, la famiglia..), où les dettes entraînent les dettes.... Pour quelqu'un comme moi qui ne connaissait pas les Four Seasons, l'aspect mafia donne un côté suspens qui est très prenant.

Côté acteurs, tout le monde est bon, il y a Christopher Walken, et ça fait toujours du bien de le voir jouer.

Côté réalisation, Eastwood prend des risques, se montre inventif et léger, casse le quatrième mur, entre acteurs et spectateurs, transformant ainsi son récit en conte, pourtant bien réel, et nous régale d'une comédie musicale inattendue et complexe, prenante, piquante, savoureuse, émouvante, et surprenante...

La dernière scène m'a mise de bonne humeur comme je n'aurais pas pensé l'être après un film d'Eastwood, de ce que j'ai vu plutôt sombre.

J'ai dit tout ça à ma mère, et elle a très envie de le voir maintenant.
EIA
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le 8 juil. 2014

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EIA

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