Jobs n'aura pas su me convaincre, la faute à une narration bien trop plate, qui ne consiste qu'en une succession de moments forts dans la vie du PDG d'Apple et efface clairement tout le potentiel que présentait l'histoire d'une des sociétés les plus innovantes de la deuxième moitié du XXe siècle.
Sans prétendre exiger un documentaire sur l'entreprise, il aurait été, je pense, plus logique d'adopter un point de vue global et de raconter ici une histoire qui concerne une entreprise et ses employés ainsi que son créateur hors du commun, mais pas seulement l'histoire de ce dernier.
Or, le film décide de se concentrer fortement sur le personnage et son caractère, ce qui a pu faire de lui un visionnaire, son égocentrisme, sa dissidence et sa créativité. Et par conséquent, l'histoire de la boîte à la pomme se résume ici à une ribambelle de tracas financiers, quelques galères que l'on aurait pu facilement imaginer : développer les premiers concepts dans le garage de papa et maman Jobs, trouver les premiers investisseurs et montrer que chez Apple on aime aussi la typographie.
De ce fait, le film n'est que le témoignage de qui était Steve Jobs : un mec un peu fou et hippie, qui ne supportait pas le travail en équipe et qui n'éprouvait aucun scrupule à s'écarter des personnes qui lui avaient assuré cette réussite. Prônant sans cesse l'autonomie et la créativité, c'est tout de même un homme à qui il fallait mieux obéir au doigt et à l'oeil sous peine d'être mis à la porte.
En somme, ma déception résulte surtout du côté geek/nerd pas suffisamment assumé de la part de la réalisation et la volonté de mettre Jobs peut-être trop en avant. Certes, il s'agit de son biopic, mais sa vie se résumait à cette entreprise. Très décevant aussi de ne voir qu'une partie de l'histoire de l'entreprise traitée ici, on aborde l'iPod dans les 5 premières minutes du film, puis c'est tout. On entreverra à peine le design de l'iMac G3 et le rachat de NeXT.