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Il s’agit d’un polar maritime ou plutôt portuaire réalisé signé par Edwin L. Marin qui venait de réaliser L’Amazone aux yeux verts (western pas mal du tout avec John Wayne) et allait enchaîner avec Règlement de comptes à Abilene Town (western avec Randolph Scott). C’est dire qu’on est dans le cinéma de série à budget limité.


Johnny Angel (George Raft) est sur le pont du navire qu’il commande pour une compagnie de marine marchande. Un soir, en pleine mer survient, lui et son équipage voient apparaître un bateau « fantôme » dans le brouillard. Ils l’accostent et Johnny reconnaît le bateau que commandait son père. Personne à bord. Le navire est rapatrié à la Nouvelle Orléans et Johnny commence à enquêter sur le drame qui s’est joué et donc sur la disparition de son père.
Il découvre qu’une femme était cachée à bord et avait échappé à la fouille du bateau. Il retrouve cette femme (Signe Hasso) qui semble menacée…


Bars, boites de nuit, hommes de main, femme pure, maîtresse venimeuse, characters, tout y est. Le rôle du chauffeur de taxi Celestial (Hoagy Carmichael), curieux ange gardien de Johnny, est le plus intéressant parce qu’assez énigmatique, blasé mais chantonnant "Memphis in june".
Claire Trevor est assez convaincante en femme venimeuse, ancienne maîtresse de Johnny, et mariée par intérêt à l’armateur Gusty (Marvin Miller) couvé par son ex nounou Miss Drumm (Margareth Wycherly).


Un film qui comporte pas mal d’invraisemblances mais qui ne dure qu’1h20. La psychologie des personnages n’est pas développée mais le rythme soutenu évite qu’on se pose trop de questions et j’avoue m’être laissé surprendre par la scène finale.


C’est vrai que la copie que j’ai visionnée était de faible qualité mais, quand même, ce qui m’a un peu gêné, c’est la photographie d’Harry J. Wild, qui, sans être triste, ressemble plus à celle de la période « années 30 » (nuances de gis) qu’à celle de cette époque brillante de ce point de vue (contrastes). Il y avait déjà eu, entre autres, « Casablanca » de Curtiz en 42 et « Le port de l’angoisse » en 44, modèles du genre. En cette année 44, Wild avait signé « Murder, my sweet (Adieu, ma belle) de Dmytyk, dont les effets de lumières étaient pourtant déjà caractéristiques du « Noir » (il faudra que je vérifie).


En conclusion, un film loin d’être ennuyeux mais qui n’a d’intérêt que pour les inconditionnels un peu collectionneurs, comme moi.


AD : Il semble que le film fut un succès qui conduisit la RKO à signer trois autres polars de ce type avec George Raft.

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le 21 avr. 2015

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