Film de guerre, buddy movie, film policier, JSA est d’une complexité grandissante. La mise en scène de Park Chan-wook est brillante. On assiste à une succession de scènes révélatrices, dont aucune n’est de trop. Aucune de trop, mais certaines utilisent quelques codes ostentatoires, tels les ralentis et de longs travellings. N’oublions pas que nous sommes en 2000 et que Park Chan-wook est au début de sa carrière. Comme on le re-verra plus tard dans Old Boy, les thèmes de la vengeance et du motif personnel sont déjà ici centraux. Le réalisateur promène son audience dans un récit qui devient enlevé et plein d’espoir, pour mieux exploser en une extrême violence, sans préavis.
Magistralement narrée, l’avancée de l’enquête ne permet pas de soupçonner les révélations finales. Ni celle de l’incident, ni celle de sa suite, donnée dans le temps principal du récit. Par l’usage de flashbacks, par l’examen postérieur des différents points de vue, JSA délivre un récit policier parfait. La fameuse Demilitarized Zone (DMZ) est en réalité parcourue de patrouilles et truffée de mines. C’est dans ce faux no man’s land presque onirique que se fait une rencontre décisive entre les hommes du Nord et du Sud. Cette zone contradictoire devient le lieu d’une amitié qui noue donc le film à plusieurs genres.
Retrouvez l'intégralité de la critique sur CinéSérie.com