Il est un peu regrettable que le film ne nous ”montre” Judy Garland qu’en bout de course. Notamment lorsque pour éponger ses dettes et conserver, si possible, la garde de ses enfants, elle va multiplier les concerts en 1968 au Talk of the Town de Londres. Cette tournée fut son ”chant du cygne”. Bien que ces concerts furent à guichets fermés le "Time" à l’époque écrivit que ce fut « le plus gros flop de sa carrière ».


Bon, il est vrai que le film est l'adaptation de la comédie musicale "End of the Rainbow" de Peter Quilter.


De ce fait, "Judy" ne nous offre surtout que les derniers mois de sa vie, quand de la flamme il ne reste plus que l’ombre.


Les spectateurs, surtout les plus jeunes, qui ne savent pas grand chose d’elle pourront ”survoler”, quand même, ce que fut sa vie par le biais de plusieurs flashbacks. Il est à noter que Darci Shaw dans le rôle de Judy Garland jeune offre un jeu très honorable.


Ils sauront ainsi que son enfance fut sacrifiée avec une famille disfonctionnelle dès le départ. Notamment sa mère, qui faisait une véritable névrose obsessionnelle sur le poids de sa fille. Elle va l’accoutumer de très bonne heure aux médicaments visant à lui couper l’appétit. Judy Garland était de petite taille (1m50) et comme elle était dotée d’un solide appétit, elle aurait eu tendance à être rapidement boulotte.


Propulsée ”star” à 17 ans suite à son rôle de Dorothy dans ”Le magicien d’Oz”, les studios vont donner à la jeune femme des amphétamines pour qu’elle puisse tenir le rythme infernal des tournages. Les amphétamines étant énergisantes, elles vont l’empêcher de dormir, donc la pousser à prendre des barbituriques. A ce cocktail ”explosif”, accompagné de l’augmentation de plus en plus élevée des doses pour obtenir l’effet escompté, va s’ajouter sa dépendance à l’alcool. Le résultat (inévitable) va être celui que l’on sait.


Alors qu’elle n’a que 28 ans, sa dépendance tant à l'alcool qu’aux médicaments l’ont rendue tellement ingérable que la MGM mettra un terme à son contrat.


Malgré le succès du film en 1954 A Star is Born (à mon goût son plus beau rôle) produit par Sidney Luft (son mari), Judy Garland se retrouve au milieu des années 1960 à chanter dans des bars gay de New York pour 100 dollars la nuit.


De sa vie privée, le film ne survole que les grandes lignes, avec beaucoup d’ellipses. Il est vrai, la vie de Judy Garland étant un ”roman”, qu’il aurait fallu plus de deux heures pour en oublier le moins possible notamment sur l’envers du décor et sur ses drames. Après l’homosexualité de son père, deux de ses époux seront homosexuels aussi. Paradoxalement, elle deviendra une icône gay. La chanson ”Somewhere Over The Rainbow” deviendra mondialement célèbre. Comme plusieurs articles l’ont écrit depuis, c’est sans aucun doute en référence à ce morceau que le drapeau arc-en-ciel est devenu, au départ, un symbole pour la communauté gay, maintenant devenue LGBT.


Je n'ai pas trouvé le film aussi admirable, aussi "renversant" que ce que je l'aurais souhaité mais je salue tout de même la performance de Renée Zellweger dans ce rôle.

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le 26 févr. 2021

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