Cher lecteur avisé ou de passage, cette prose sera relativement courte. Inutile de prendre des détours incongrus pour finir par l'essentiel ; j'ai passé un moment sympa avec des Raptors et je suis de bonne humeur. Pas assez de mauvais poil pour passer outre l'effet plaisir coupable.
Ce reboot avait tout pour me faire peur et, en l'état, j'avais partiellement raison. Bien entendu la 3D n'a aucun intérêt. Bien entendu, l'intrigue des gosses, dont l'un est bien entendu surdoué, ne sert à rien si ce n'est à justifier la présence de Bryce Dallas Howard qui nous rappelle combien être rousse ne suffit pas à se rapprocher du début du commencement du charisme de Jessica Chastain. Owen Grady fait le job minimum, ni mauvais, ni transcendant, Omar Sy rappelle sans soucis combien il ne sert à rien à part permettre aux frenchies de se dire qu'ils ont une star de peluche à Hollywood. Dans la même veine, on pourra regretter l'absence d'originalité dans le scénario ou ce super méchant tellement méchant des ultras méchants laboratoires avec des over boostés méchants militaires qui veulent engager des Raptors dans les Navy Seals. Bref, ce reboot a tous des défauts d'Avatar au pays des Dinosaures, avec en prime un placement de produit dantesquement grossier. Oui mais voilà, ce sont des Dinosaures et pas des elfes bleus trop gentils.
Plaisir coupable assumé, j'ai pris un vrai plaisir à retrouver des Raptors. Cette faune est très réussie et ces gueules ouvertes font clairement le job. Jamais gore pour capter un maximum de public, ce qui est assez dommage, le film ratisse large et, parfois, quelques effets de sang viennent rappeler qu'on parle de chaine alimentaire. Le fond est presque touchant de naïveté avec en vrac une ode à la "vraie" nature, une charge contre les méchants capitalistes qui veulent se faire du fric - marrant quand on songe à la foule de produits dérivés du film ^^U - ou l'ébauche d'une relation entre le mortel à poil épilé et le saurien sans plumes chassant en meute. Plaisir aussi de voir les multiples clin d'oeil à Jurrasic Park, de voir la bonne bouille de Jeff Goldblum et de suivre un pauvre looser buvant la calice jusqu'à la lie.
Au final, la dernière demi-heure a permis de remonter une note un peu fadasse. Je voulais me divertir, c'est réussi. Et, franchement, le duel final vaut son pesant de popcorn et vous permettra de comprendre un peu mieux mon titre.