J'aime bien ce film. J'aime ce qu'il dit. On a demandé au réalisateur de faire n'importe quoi, il a fait n'importe quoi.
Et il va le dire à travers de nombreux personnages. Il trahit le film d'origine en lui rendant hommage, il ramène dès qu'il peut le souvenir de Jurassic Park, du film bien fait, jusqu'à le faire triompher sur le sien, blockbuster absurde et informe.
À la fin on a cette scène ridicule en surface où le T Rex et le raptor hochent la tête et partent chacun dans leur direction. Ils ne sont plus là pour s'affronter, la bataille est à un autre niveau.
Le public d'aujourd'hui ne veut pas voir un film de dinosaures, nous dit l'actrice principale. Il faut plus gros, plus méchant, plus tout, alors on aboutit à une créature génétiquement modifiée pas crédible une seconde. Chris Pratt roule en moto avec ses potes les raptors. On ne tremble plus pour les personnages, on attend qu'ils se fassent dévorer.
On ne pouvait pas ramener Jurassic Park sans le trahir. Nouvelle génération, nouveau public, nouvelle culture, autres attentes. Des parents divorcés, c'est l'occasion de tout avoir en double.
Je suis arrivé trop jeune dans un monde trop vieux, disait Jessépaki. Ou arrivé trop vieux dans un monde trop jeune, comme c'est le cas du réalisateur.