Franchement, ce film sort de nulle part pour nous francophones, et pourtant...
Aucune prétention bien sûr, loin d'être un chef d'oeuvre c'est certain, perclus de défauts et de clichés il est vrai, mais la preuve que selon quand on découvre un film et le contexte presque n'importe quelle création peut nous marquer. Le pouvoir de la subjectivité et du timing.
J'avais donc environ 15-16 ans quand j'ai vu ce film sur Canal +, House Arrest en VO et un titre français au jeu de mots quelque peu douteux. Une sorte de comédie à l'américaine sur des enfants qui prennent en otage leurs parents afin qu'ils règlent leurs soucis d'adulte. Un procédé qui m'avait pas mal plu, moi ado en mode rebelle comme tous à cette âge là. Et fils de divorcés qui plus est, donc touché par le conflit naissant du couple Jamie Lee Curtis / Kevin Pollak - parents du narrateur et héros de l'histoire - et campé par deux acteurs talentueux qui sont loin de prendre leur rôle à la légère.
Et très vite, enregistrement VHS à l'appui, ce film m'a marqué en mode plaisir quasi coupable, car niveau mise en scène et scénario, voire même jeu d'acteurs pour certains, c'était loin d'être gagné. Il y a pourtant une magie, quelque chose de très touchant chez ces jeunes, un lien d'amitié certes facile mais qui prend aux tripes (bien que ça aurait pu être encore mieux développé au final), et des adultes certes stéréotypés mais à la personnalité trempée (touchant parfois au burlesque) qui permet d'accrocher au déroulement de l'histoire.
Tant est si bien que, plus de 20 ans après, le résultat conserve son charme en mode nostalgie. Alors on se moque très vite des défauts, on voit bien qu'on est plus proche d'un téléfilm familial que d'une production travaillée, mais ça suffit à faire passer un bon moment et à se rappeler à quelques lointains souvenirs.
Un film difficilement conseillé à un quelqu'un de lambda, peut-être trop has been pour la génération d'aujourd'hui, mais qui est auréolé d'un charme très années 90 non négligeable pour le trentenaire à la croisée des chemins et en mal de sensations simples.