Kill Bill... c'est un peu le début de mon désamour pour le cinéma de Quentin Tarantino.
Pour rassurer les fans : Tarantino est sans le moindre doute un bon, voir un très bon réalisateur. Ses films sont toujours aussi bien réalisés. J'apprécie autant sa façon de filmer, ses cadrages et couleurs, son montage comme ses choix musicaux. Mais c'est à partir de Kill Bill que ses films, en terme de sujet (de propos), de scénario... ont commencé à ne plus vraiment m'intéresser.
Ce n'est juste "pas mon truc".
Note : Ca ne m’empêche pas de voir ses nouveaux films en espérant être heureusement surpris..


Bref je reviens au sujet...
En 2004, je vais voir Kill Bill 1 au cinéma.
Grande déception... à un tel point que j'ai pas été voir le 2 ensuite.
Le film est très beau visuellement et avec une musique qui percute (une des "marques" de Tarantino)... mais après l'avoir revu il y a quelques jours, quinze ans après, j'ai parfaitement retrouvé ce qui m'avait déplu.
Globalement, je trouve ce film scénaristiquement assez "vide". On suit la vengeance d'une femme laissée pour morte. On enchaine les scènes de combat très esthétiques et à la chorégraphie étudiée.
Surtout, pour moi... Kill Bill 1 est un film de clins d'oeils :
Clins d’œils évidents au cinéma de HK, aux cinéma asiatique (Tsui Hark, Zatoïchi, Histoire de fantômes chinois et compagnie,..), aux westerns spaghettis, Sergio Léone en tête... aux films de gangster (John Woo,...), aux dessins animés japonais, à la BD en général,...etc... et j'en oublie certainement.
Comme souvent chez Tarantino, il y a quelques scènes marquantes, fortes, qui me resteront en tête. J'aime au final surtout le début du film, avec le réveil de Beatrix Kiddo (Uma Thurman) à l’hôpital jusqu'à son évasion et ses premiers pas. Mais à part ça... cette succession interrompue de clins d'oeils à des domaines et à un cinéma que Tarantino adore m'a semblé assez futile et pas suffisante pour justifier près de deux heures de film.
Je suis arrivé à la fin en me disant que ces deux heures avaient très peu fait avancer la trame générale : dès les 10mn... le personnage principal commençait sa vengeance personnelle. A la fin du film, elle en est en gros au même point, avec deux ou trois ennemis en moins.
Autre soucis dont je me rappelle parfaitement, lors de ma première vision au cinéma : La scène en dessin animé. Non seulement je n'arrive pas à lui trouver la moindre justification autre que le pur clin d'oeil à l'animation japonaise, mais ce changement brusque d'univers visuel m'a complètement sorti de l'immersion dans lequel le film aurait dû me plonger.
A partir de là, j'ai eu l'impression de regarder le film de l'extérieur... en tant que simple objet (curiosité) filmique et je ne suis plus jamais vraiment rentré dedans. C'est bien dommage.


Quinze ans après donc... je regarde enfin Kill 2 (à la TV) pour combler ce manque dans ma culture cinématographique.
Clairement, je le préfère au premier. Il s'y passe plus de choses, le scénario est plus riche en surprises (J'aime la confrontation entre Kiddo et Budd, la mort de Budd, celle de "Elle", ainsi que toute la confrontation finale avec Bill), mais le film n'est pas exempt de longueurs... et surtout... surtout... pour moi Kill Bill 1 dessert le 2.
A la fin des deux films, on suit tout de même Uma Thurman sur une vengeance de 4h !
J'ai beau eu préférer le contenu du second, j'ai clairement senti qu'après avoir déjà vu les deux heures du premier opus, je commençais sérieusement à me lasser de la vengeance à rallonge de Beatrix Kiddo, du côté ultra esthétisant du film avec les poses de samouraï d'Uma sur fond en couleurs complémentaires.
C'est une des choses qui me dérangent avec Tarantino.. Ses films sont très beaux -aucun doute qu'il maitrise parfaitement les règles de composition, d'éclairages et de contrastes de couleurs... Il a un sens pointus des fringues, de l’esthétique et une très bonne culture musicale.
Mais j'ai toujours le sentiment que la forme passe largement (trop) avant le fond. Spécialement avec Kill Bill.


Au final, j'ai l'impression que Tarantino s'est fait plaisir avec Kill Bill (et c'est déjà pas si mal. Beaucoup de réalisateurs rêvent certainement de pouvoir en faire autant). Il y a mis un peu tout ce qu'il aime... une collection de références, d'hommages à des oeuvres qu'il aime.
Mais ce récit, cette vengeance ne m'a jamais semblé justifier quatre heures de film.


Ce n'est pas un mauvais film, loin de là... mais pour moi on est loin du niveau de Pulp Fiction et de Jackie Brown.


P.S : Bon.. ma note navigue entre 6 et 7.
7 une note qui correspondrait à ce que je trouve que le film mérite, mais 6 une note plus personnelle, qui serait plus l'expression du plaisir (et du manque de plaisir) que j'ai eu en regardant ce film.

Moot70
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le 8 déc. 2019

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